Cette filiale de Sonelgaz lance une campagne de sensibilisation sur l'utilisation du gaz naturel. La Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger (SDA), filiale du groupe Sonelgaz, entame l'année 2010 avec une campagne de sensibilisation sur l'utilisation du gaz naturel. Le nombre de plus en plus important d'accidents qui surviennent notamment durant la période hivernale a poussé la SDA à sensibiliser un maximum d'abonnés sur les dangers que peut provoquer une mauvaise utilisation de ce combustible gazeux. Car, dans la plupart des cas, souligne-t-on, l'origine est la défaillance humaine. À cause d'une négligence ou d'une imprudence ou carrément d'une ignorance, des décès sont dès lors déplorés à travers tout le territoire national. Aucune contrée ou localité n'est épargnée par ce phénomène qui engendre également des dégâts matériels énormes. La SDA s'occupera ainsi de son “périmètre”, à savoir trois wilayas ; Alger, Boumerdès et Tipaza. Elle doit veiller sur quelque 450 000 foyers abonnés qui représentent près de 2 millions de personnes. Ce sont autant de citoyens exposés à ce type de risques. À travers cette opération de vulgarisation, la direction de la SDA compte réduire, s'il le faut, à néant le nombre d'accidents et surtout de décès enregistrés jusque-là. En 2009, la société a totalisé 8 morts et 4 blessés dans 4 accidents. Ces accidents ont été provoqués, indique-t-on à la SDA, par la défectuosité de l'installation intérieure, à savoir le système d'évacuation des gaz brûlés, l'aération… Dans le discours véhiculé pour cette campagne, la SDA met l'accent par conséquent sur l'installation intérieure. Elle demande aux usagers de solliciter des professionnels pour tous travaux sur la tuyauterie, les robinets, les aérations, les appareils et leurs éléments de raccordement. Ces travaux exigent compétence, connaissances techniques et réglementaires ainsi que maîtrise des règles de prévention et de sécurité. Mieux, tout installateur doit obligatoirement engager sa responsabilité en remettant à l'utilisateur à la fin des travaux un certificat de conformité spécifique pour les installations gaz. Si pour les habitations recensées, le respect de la réglementation est possible, ce n'est pas le cas en revanche pour les citoyens qui résident dans des bidonvilles. La SDA alimente, sur instruction des pouvoirs publics, quelque 40 bidonvilles en électricité. Rien que dans la commune d'El-Harrach, l'on dénombre, selon les chiffres de la SDA, plus de 20 000 personnes qui utilisent de l'électricité de façon frauduleuse et illégale. Par ailleurs, la SDA lance sa campagne dans des conditions difficiles, marquées par des contraintes auxquelles elle fait face depuis plus d'une année. Sa situation financière est peu reluisante. Le déficit, qui était estimé à plus de 2 milliards de DA pendant l'exercice de 2008 s'est, avouera le président-directeur général, M. Abdelkader Boussourdi, aggravé encore davantage en 2009. L'entreprise souffre en effet des pertes induites par la différence qui existe entre le prix de vente de l'électricité du kilo watt/h estimé à 3,33 DA et le coût réel avoisinant les 3,75 DA. La difficulté des créances impayées évaluées à plus de 10 milliards de DA ne fait qu'envenimer la situation. Celles-ci ont accru de plus de 2 milliards de DA par rapport à 2008. L'on se rappelle des statistiques avancées pour 2008 par la SDA : le total des factures impayées par les clients privés est de l'ordre de plus de 3,2 milliards de DA, tandis que les administrations ont un retard dans le paiement de l'ordre de 4,5 milliards de DA. À cela, il y a lieu d'ajouter les pertes en énergie, soit de l'électricité et/ou du gaz. “Si nous suivons cette même tendance, le dépôt de bilan de la SDA sera inévitable”, menaçait M. Boussourdi qui tirait, il y a une année, la sonnette d'alarme quant à l'avenir de son entreprise. Rien n'y fit apparemment puisque l'état des finances ne s'est pas amélioré. Pis, il s'est même aggravé. L'on se demande, d'ailleurs, comment la société pourra-t-elle concrétiser ses projets sur le plan commercial, technique, la couverture des besoins… avec un tel état des lieux. Encore une fois, les pouvoirs publics sont interpellés pour aider cette filiale de Sonelgaz à exercer de manière efficiente son activité et accomplir convenablement sa mission de service public. À bon entendeur…