Le juge d'instruction en charge dudit dossier va très probablement exiger une contre-expertise avec l'implication des techniciens en la matière. Prévues pour lundi 4 janvier au niveau de la 2e chambre du tribunal d'Annaba, les auditions des parties impliquées dans l'affaire des lignes téléphoniques d'Algérie Télécom, détournées au profit d'Al-Qaïda, ont été ajournées, selon des sources proches du dossier, pour la semaine prochaine. Nous apprenons que quatre hauts responsables encore en activité dans le secteur, à savoir les chefs des centres de Bouzered, de Sidi-Amar, d'El-Bouni et de l'avant-port, sont poursuivis dans cette affaire pour notamment trafic, dilapidation et détournement de deniers publics. Outre l'implication d'autres ressortissants, dont un Italien d'origine algérienne et de deux Palestiniens, actuellement en fuite, plus de vingt personnes, entre témoins à charge et à décharge, ont été convoquées dans ce cadre. Cependant, selon toujours les mêmes sources, le juge d'instruction en charge dudit dossier va très probablement exiger une contre-expertise avec l'implication des techniciens en la matière, et ce, dans le but de situer les responsabilités de chacun. Cette hypothèse est très plausible dans la mesure où la justice n'écarte pas l'implication d'autres fonctionnaires. Une chose est sûre, estiment des magistrats, le juge instructeur de la 2e chambre du tribunal de Annaba aura certainement des difficultés pour démêler l'écheveau de cette affaire où se mêlent le terrorisme et le bakchich, dont les montants se chiffrent à plusieurs milliards. Plus connue aujourd'hui sous l'appellation de l'affaire “ 03...”, ce scandale, qui a secoué Annaba au début du mois de juin 2005, avait permis au départ la mise à la fois au grand jour des activités et l'arrestation des membres terroristes d'un réseau international appartenant à Al-Qaïda grâce à la collaboration des services d'Interpol. Quelque temps après, cette affaire avait pris d'autres dimensions, aussi bien en matière de lignes utilisées que du montant des communications et surtout des nouvelles têtes mêlées. Ainsi, on parle plus d'une facture détaillée de la ligne téléphonique piratée, qui était de l'ordre de 1 milliard 200 millions de centimes pour une période d'un mois seulement. Mais plutôt de nombreuses lignes téléphoniques, entre autres 87 29 14 et 87 29 87, enregistrant respectivement à elles seules des sommes faramineuses s'élevant à 8 029 410 DA et 7 109 884 DA, pour ne citer que ces chiffres. Plus précisément, le préjudice financier subi par Algérie Télécom ayant concerné quelque 12 lignes piratées s'élève à plus de 47 098 924, 41 DA.