Plus d'une quarantaine de cadres de la wilaya ont été convoqués et auditionnés pendant de nombreuses heures, comme témoins ou comme accusés, au tribunal d'El-Tarf par le juge d'instruction. À l'issue de quoi ont été placés sous mandat de dépôt un technicien, vu les nombreuses charges retenues contre lui, et un entrepreneur. Les mis en cause ont été interrogés sur plusieurs affaires dont celle du lycée de Chabaïta, dans la daïra de Dréan, et dans le cadre de l'affaire dite “mobiliers scolaires” et pour laquelle de nombreuses personnalités dans la wilaya d'El-Tarf semblent être impliquées. Par ailleurs, on apprend que les membres de la commission dudit marché ont été aussi placés sous contrôle judiciaire en attendant de clôturer cette affaire ayant causé un lourd préjudice au secteur éducatif. Il s'agit des cinq membres qui avaient disqualifié une société nationale, lors de la soumission, pour privilégier un privé qui a misé un milliard deux cents millions de centimes de plus que la SNLB d'Annaba connue à travers la région. Pour rappel, cette affaire remonte à 2003 où une personnalité influente au niveau de la wilaya avait usé de son pouvoir pour qu'un investisseur, versé dans l'import-export, soit avantagé pour s'adjuger ce marché d'un montant de six milliards de centimes au moment où la SNLB avait proposé quatre milliards huit cents millions de centimes seulement. Comme nous l'avions signalé dans une précédente édition, les équipements en chaises, tables… n'avaient été livrés que partiellement, alors que l'investisseur avait empoché la totalité du paiement. C'est, nous dit-on, après que les officiels aient diligenté une enquête sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre que ce promoteur import-export a tenté de livrer au magasinier de l'entrepôt à Aïn Kerma et à des établissements le reste de la marchandise la nuit. Un de ses camions a été intercepté par la gendarmerie qui l'avait pris en filature depuis sa sortie de Annaba. Il avait été pris en flagrant délit par les vaillants gendarmes qui menaient l'enquête depuis janvier 2006. La réalité a fini par éclater au grand jour à El-Tarf. Le juge d'instruction s'est aussi prononcé sur l'affaire du lycée de Chebaïta, dans la daïra de Dréan, qui a coûté quatorze milliards au lieu des huit milliards prévus initialement. Une action frauduleuse décriée par le proviseur mis sur la sellette par l'ex-désormais wali d'El-Tarf. Les membres ayant assisté au procès-verbal n'ont rien vu des malfaçons ayant caractérisé ce projet mettant en danger la vie de nos jeunes potaches. Enfin, le cycle des auditions continue à El-Tarf. Des responsables élus et de hautes personnalités seront entendus aussi par le juge d'instruction du tribunal d'El-Kala dans le cadre de l'affaire des “SAS2”, transfert d'un milliard du budget communal en faisant fi de la réglementation. Tahar Boudjemaa