Le magistrat instructeur de la deuxième chambre d'instruction près le tribunal d'Annaba a placé sous contrôle judiciaire, lundi en fin de journée, un second responsable d'Algérie Télécom poursuivi dans le scandale concernant l'une des onze lignes téléphoniques détournées au profit d'un réseau d'Al-Qaïda, apprend-on de sources judiciaires. Il s'agit d'un certain D. K., actuellement en retraite et qui a occupé le poste de directeur de l'Unité opérationnelle des télécommunications (UOT) d'Algérie Télécom à Annaba, l'équivalent d'un directeur de wilaya. Les premières auditions, devant cibler au total une cinquantaine de personnes, entre cadres, techniciens et témoins à charge et à décharge, ont commencé dimanche dernier. Rappelons qu'un premier responsable de cette même institution, toujours en service, a déjà été placé sous contrôle judiciaire. Il s'agit de l'ancien directeur d'Actel d'Annaba, C. Abdellah Chaouch, avant qu'il ne soit, par la suite, chargé de diriger la sécurité régionale au niveau de la Direction territoriale des télécommunications (DTT) dans la même wilaya. Plusieurs délits ont été retenus dans cette affaire ; nous citerons, entre autres, trafic, dilapidation et détournement des deniers publics. Outre l'implication d'autres ressortissants, dont un Italien d'origine algérienne et deux palestiniens, actuellement en fuite. Ce scandale avait secoué Annaba au début du mois de juin 2005 et avait permis l'arrestation de membres terroristes d'un réseau international appartenant à Al-Qaïda grâce à la collaboration des services d'Interpol. Quelque temps après, cette affaire avait pris d'autres dimensions, aussi bien en matière de lignes utilisées que du montant des communications et, surtout, des nouvelles têtes mêlées. Ainsi, on ne parle plus d'une facture détaillée de la ligne téléphonique piratée, qui était de l'ordre de 1,200 milliard de centimes pour une période d'un mois seulement, mais plutôt de nombreuses lignes téléphoniques, enregistrant respectivement à elles seules des sommes faramineuses s'élevant à 8 029 410 DA et 7 109 884 DA. Plus précisément, le préjudice financier subi par Algérie Télécom ayant concerné quelque 12 lignes piratées s'élève à plus de 47 098 924,41 DA.