Tout porte à croire que de nouvelles actions d'envergure seront décidées par les syndicalistes qui ont été déçus et choqués par le contenu du document de l'UGTA. Au lieu d'apaiser les esprits, le communiqué n'a fait que jeter de l'huile sur le feu. Une réunion importante est prévue aujourd'hui à 10h au siège de l'union locale de Rouiba pour évaluer la contestation qui a gagné avant-hier encore plusieurs entreprises de la zone industrielle. Les syndicalistes vont décider des initiatives et des actions à entreprendre à la lumière des nouveaux développements bien qu'ils se sentent déçus par le communiqué de l'UGTA qui, selon eux, a ignoré leurs revendications notamment la principale requête ayant trait à la suppression de l'article 87-bis. “Nous ne comprenons pas pourquoi le communiqué n'a pas évoqué la 87-bis bien que le ministre du Travail ait évoqué sa suppression”, nous a affirmé Mustapha, responsable syndical de la SNVI. Pour la plupart des syndicalistes joints hier par téléphone, le mouvement ne va pas s'arrêter même si, au sein de certaines structures syndicales, on réfléchit à lui donner une autre forme. D'autant plus que le communiqué dont ils ont pris connaissance hier ne fait que reprendre les mesures prises par le gouvernement dans le cadre du plan de développement initié par l'Etat. “Oui, nous reconnaissons l'effort de l'Etat en direction de notre entreprise notamment le ministère de l'Intérieur qui a été à nos côtés dans les moments difficiles, mais ce sont des situations vécues dans plusieurs pays et même les Etats-Unis sont venus au secours du constructeur automobile General Motors”, indique un syndicaliste. Au sujet de la retraite, le communiqué n'apporte rien sinon qu'il reprend la circulaire de la CNR qui indique que la suppression de la décision prise par la tripartite concernant le départ en retraite avant l'âge légal ne concerne pas les travailleurs qui remplissent les conditions exigées par l'ordonnance, ajoute notre interlocuteur. Et c'est sur les salaires que les syndicalistes ne sont pas d'accord avec leur hiérarchie qui leur suggère de discuter ce point au niveau de la convention de branche au lieu de l'effacement du 87-bis qui permet une augmentation équitable pour les salariés. Les syndicalistes ont regretté que le pouvoir d'achat cher à l'UGTA et soulevé par les manifestants a été, lui aussi, passé sous silence par la Centrale. “Si au moins, on nous avait annoncé une petite chose pour convaincre les travailleurs, rien”, regrette un autre syndicaliste de l'unité carrosserie qui aurait souhaité que ces informations soient apportées par un membre du secrétariat de l'UGTA aux grévistes. Pour lui, cette forme de dialogue ne fait que creuser le fossé qui existe déjà entre la base et le sommet de l'organisation. M. T.