Tandis que le dialogue entre les SGP et les métallos affiche zéro point d'accord, Boualem Bouzidi provoque la bagarre à l'Ugta. L'Ugta perd le contrôle de ses troupes. Hier, à la Maison du peuple, Boualem Bouzidi, chargé des conflits sociaux à la Centrale syndicale, a provoqué les foudres des métallos, réunis en assemblée générale. Deux expressions seulement de ce membre du secrétariat national ont transformé la salle en révolte. Les esprits ont été échauffés au départ par un résultat négatif d'un tête-à-tête syndicalistes/SGP. La rencontre, tenue mercredi, était censée acheminer les deux parties vers un consensus sur la hausse des salaires. La fin de l'entrevue a levé le voile sur un «zéro» point d'entente. Le résultat n'a été qu'un facteur minime du coup de sang des syndicalistes mécontents mais déterminés à user de tous les moyens. Viendra ensuite l'intervention de Boualem Bouzidi qui a jeté de l'huile sur le feu. «Les enchères ne mènent à aucun résultat et aucune action ne sera autorisée sans le consentement de l'Ugta, régie par une réglementation», tempête le chargé des conflits sociaux à l'adresse des travailleurs. Immédiatement, ces derniers jettent le rameau d'olivier et haussent le ton à l'encontre de Boualem Bouzidi. La situation devient plus grave et incontrôlable lorsque le chargé des conflits sociaux a tiré sa seconde cartouche. «Celui qui a un parti à défendre qu'il le fasse dehors.» Après quoi, des travailleurs quittaient la salle, d'autres se dirigeaient droit vers le staff dirigeant de l'assemblée générale afin de réclamer, à la fois, des explications et des excuses. Boualem Bouzidi a accusé les travailleurs, éreintés par un dialogue stérile, de faire monter les enchères et de vouloir défendre un parti politique. L'accusation n'est pas innocente et très lourde, notamment en cette période d'incertitude sur l'augmentation salariale. Aucune tentative n'a pu déminer la bombe. L'heure est grave. Tout le monde debout, d'autres dehors, refusant le moindre discours de plus. A ce stade, certains syndicalistes en sont arrivés aux mains, des insultes et des insanités. C'est la honte. Mais surtout un fait qui laisse croire que l'Ugta est décidément dans la fournaise. Le processus de dialogue, très lent, avec les Sociétés de gestion des participations (SGP) a semé les doutes dans les esprits des travailleurs, agrippés à l'équation secteur rentable/hausse indiscutable. Ce sont, pour le moment, les SGP qui font la loi. La Fédération de la mécanique et la métallurgie a encaissé l'énième échec et mat dans son match avec les cinq SGP du secteur ainsi que la société Snvi. Tandis que les métallos revendiquent une augmentation salariale de 40%, se référant aux documents comptables des plus positifs, les SGP ont fait une proposition de 2% de hausse seulement. Une insulte, selon Mohamed Seddik Kardjani, chef de file des métallos. Une seconde rencontre, dite de secours, est prévue pour aujourd'hui. Cette fois-ci, ça passe ou ça casse. Si celle-ci (la rencontre d'aujourd'hui) se termine encore avec un drapeau levé, les métallos ont d'ores et déjà chargé la batterie de protestations. Des sit-in sont programmés devant les SGP, cela étant la première décision prise. Quant à Sidi-Saïd, ce dernier va devoir se plier à un exercice d'arbitrage à partir du 18 du mois en cours, dernier délai fixé au dialogue fédérations de l'Ugta/SGP. Ces SGP n'ont, pour le moment, même pas bougé le petit doigt pour relooker l'image des ogres décrits par les syndicalistes de l'Ugta et certains partis politiques non favorables à l'idée des privatisations «massives.» Demeurent d'autres pourparlers ouverts entre les SGP et les fédérations de Btph, hydraulique, tourisme, hydrocarbures et les mines. Les syndicalistes du tourisme ont rencontré, hier, la SGP Gistour, tandis que ceux du Btph affirment être parvenus à un accord pour l´installation de quatre commissions nationales constituées des membres des SGP et de l'Ugta. Ceux-ci vont travailler en stage bloqué jusqu'au 17 septembre afin d'arriver à un consensus sur la revalorisation salariale et l'actualisation des conventions de branche.