Une fois le pied sur l'accélérateur, nombreux sont les conducteurs qui oublient que même s'ils n'ont pas remarqué la présence de policiers ou gendarmes sur l'autoroute, quelque part, un radar discret les épie et relève la vitesse à laquelle ils roulent. “Le radar ne ment pas”, se contentera de vous rétorquer le gendarme à la moindre réclamation. Les accidents de la circulation continuent à faire des ravages à Batna, généralement classée parmi les premières wilayas en la matière. À la question pourquoi ? La réponse est balancée tout de go : la faute humaine, à savoir l'excès de vitesse. En fait, les conducteurs ont tendance à dépasser toutes les limites lorsqu'ils sont sur la route, spécialement s'il s'agit d'une double voie. La RN3, reliant Biskra-Batna-Constantine, et la RN75, entre Batna et Sétif, dans la wilaya de Batna, en sont l'exemple. Bien que ce sont des doubles voies, c'est là que le taux le plus important d'accidents est enregistré au niveau de la wilaya. Une sortie avec les gendarmes de Batna au niveau d'un des barrages dressés nous a permis de suivre de près l'opération de surveillance par radar numérique. Il était 9h lorsque nous sommes sortis avec la patrouille de gendarmes, direction la RN75. La patrouille a été partagée en deux groupes, le premier, équipé du radar, s'est installé dans un premier point de contrôle et de repérage, et le second avait installé un barrage ordinaire sur la route. Embarqué dans la voiture des gendarmes du premier groupe, nous avons assisté à la mise en place du radar numérique. Puis nous nous installons dans un lieu à l'abri. Le radar est muni de deux caméras, une à l'avant du véhicule et l'autre à l'arrière, et d'un écran qui permet de repérer les détails des véhicules. Il était environ 10h lorsqu'une première voiture a été flashée par le radar. Détails, type, matricule, couleur ont été transmis aux agents installés dans le barrage. Nous nous sommes déplacés sur le second point pour suivre les mesures qui vont être prises contre le conducteur qui était déjà parti. Vers 10h30, un autre cas est signalé par radio transmetteur. Le conducteur est arrivé en moins de dix minutes et il est sommé de se mettre sur le bord de la route. Il roulait à plus de 130km/h sur une route où la limitation était à 100km/h. Il risque gros puisque, dans son cas, il n'allait pas être simplement verbalisé avec un retrait de permis et une amende, il avait commis un délit en dépassant la vitesse limitée de 30km/h. Le chauffeur, directeur d'un établissement scolaire, n'a pas voulu lâcher prise au début en disant qu'il n'avait pas fait de vitesse et qu'il avait tout simplement dépassé un camion. Les gendarmes l'informent que son permis n'allait pas lui être retiré mais il devait par contre passer devant le juge. Le ton change d'un seul coup. Le malheureux directeur se confond en excuses. Mais pas d'excuses en pareil dépassement qui aurait pu coûter la vie à des personnes. En moins de trente minutes, deux autres cas sont signalés. Pas aussi grave que le premier. Il s'agit d'infractions. Un conducteur qui roulait à 120 km/h et un autre à 106 km/h. Les deux conducteurs ont été verbalisés par le retrait de leur permis et d'une amende de 2 000 DA chacun. Ils étaient informés que s'ils ne payaient par leur amende avant dix jours ils risquaient de la voir doubler. En une seule journée, d'innombrables cas de non-respect du code de la route ont été recensés et verbalisés par les gendarmes aux aguets. Les justificatifs avancés par les automobilistes, comme “je n'ai pas vu de plaque”, “la voiture est neuve, il suffit que je mette mon pied sur la pédale et elle s'envole”, ne les excusent guère. Car il s'agit de vie humaine que nul ne peut remplacer. L'accident d'Ouargla, où 15 personnes ont été calcinées après une collision, en est la preuve irréfutable.