Les jeunes qui ont affronté la police avant-hier, durant plusieurs heures, reprochent aux autorités locales “de les avoir marginalisés et d'avoir favorisé des personnes de leur connaissance dans l'établissement de ces contrats”. La contestation a repris, avant-hier, à Naciria, lorsque les jeunes chômeurs de la commune ont décidé, une fois de plus, de couper la route pour exiger du travail dans le cadre du dispositif dit CFI (contrat de formation et d'insertion). Les jeunes, qui ont affronté la policedurant plusieurs heures, reprochent aux autorités locales “de les avoir marginalisés et d'avoir favorisé des personnes de leur connaissance dans l'établissement de ces contrats”. Joint hier par téléphone, M. Oubraham, adjoint au maire, a indiqué que ce sont les jeunes inéligibles à ce dispositif qui sont à l'origine de cette protestation, précisant que l'étude des dossiers est en cours pour faire bénéficier les plus méritants. Le président de l'APC avait justifié la situation par l'insuffisance de postes de travail attribués par la direction de l'emploi dans le cadre de ce dispositif. “Seuls 420 contrats leur ont été offerts sur 1 200 demandes exprimées”, nous avait-il précisé. Le directeur de l'emploi, M. Brahimi, a rejeté les arguments développés par les responsables de l'APC en imputant à la commune la responsabilité du retard enregistré dans le traitement des dossiers et le démarrage de chantiers. M. Brahimi nous exhibe les fiches techniques envoyées par l'APC et signées par la direction de l'emploi, comme il nous a montré les 463 contrats de travail sur les 580 attribués, signés et approuvés par l'APC et qui, selon lui, n'auraient pas été débloqués à temps par les responsables de la commune. “Nous sommes prêts à accorder plus à la commune de Naciria pourvu que l'APC fasse son travail et ouvre les chantiers pour permettre aux jeunes de travailler”, précise le même responsable, ajoutant qu'une convention va bientôt être signée entre la direction de l'emploi, la direction de la formation professionnelle et l'agence de wilaya de l'emploi et cela, pour permettre aux jeunes inscrits dans ce dispositif de bénéficier d'une formation qualifiante. Mais le fond du problème est ailleurs, selon des élus de la commune: Naciria a rarement bénéficié de projets sociaux économiques, et ce ne sont pas les contrats de travail de six mois qui règleront le problème du chômage. Il nous faut des projets d'investissement importants pour donner des emplois durables, expliquent-ils. Pourtant, une zone d'activité existe à Naciria depuis plus de 20 ans, mais elle n'a jamais démarré.