La localité de Naciria a vécu hier des troubles dus à l'occupation de la voie publique par des jeunes ayant relayé les chômeurs qui, la veille, avaient bloqué la RN12. Les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser ces jeunes, qui tentaient d'occuper la route reliant Tizi Ouzou à Alger et de bloquer la circulation. Des escarmouches ont éclaté vers midi pour se poursuivre jusqu'en fin de journée, succédant aux affrontements de la veille avec les forces antiémeute. En effet vers 11h, des jeunes ont investi la RN12 pour la bloquer mais les forces de l'ordre sont intervenues brutalement pour les en empêcher. D'où des affrontements entre les deux parties. Pour rappel, la grogne avait débuté la veille, lors d'une manifestation de jeunes chômeurs de Naciria qui a tourné à l'émeute suite à l'intervention des forces de l'ordre pour disperser la foule qui avait investi, en début d'après-midi, la RN12. Les manifestants étaient descendus dans la rue pour bloquer, pour la énième fois, cet axe routier afin de protester contre « le nombre insuffisant de contrats de travail attribués par la direction de l'emploi de la wilaya de Boumerdès dans le cadre du dispositif de pré-emploi ». Avant-hier, Les forces antiémeute ont fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, ce qui a exacerbé leur colère ; ces derniers ont riposté par des jets de pierre et autres projectiles. Les affrontements ont duré près d'une heure. Les manifestants sont, pour la plupart, des chômeurs qui ont déposé des dossiers au niveau du bureau de main-d'œuvre de Bordj Ménaïel. Ainsi, sur les 1200 dossiers constitués, on ne dénombre que 420 contrats accordés à la commune. Les jeunes qui n'ont pas eu la chance de décrocher ce fameux contrat d'une année payé 15 000 DA par mois, avaient tenté de saccager le siège de l'APC de Naciria la semaine dernière. Après avoir été convaincus que cela ne relevait pas des services de l'APC, les jeunes ont envahi le bureau de main-d'œuvre, sis à Bordj Menaïel, pour réclamer d'autres contrats. Leurs revendications n'ayant pas abouti, ils sont sortis dans la rue. « Nous n'avons aucun autre moyen de faire valoir nos droits au travail, au logement et à une vie décente. Le pouvoir répressif ne nous laisse aucune autre alternative que l'occupation des espaces publics. Nous ne pouvons plus endurer le lot de misère qu'il nous réserve tandis que les milliards de dollars de Sonatrach sont détournés », nous déclare un jeune habitant de Naciria. Deux enfants de 12 et 13 ans auraient été arrêtés, hier, et la veille on avait enregistré une dizaine d'interpellations par les forces de l'ordre. Les escarmouches d'hier ont engendré des troubles de la circulation sur la RN12.