L'armée et la police israéliennes ont arrêté, hier, quarante-sept pacifistes étrangers et israéliens qui s'opposaient à la construction par Israël de la ligne de sécurité à travers le jardin d'un Palestinien en Cisjordanie, selon des sources concordantes. Les soldats ont fait irruption dans la maison de la famille Amar du village de Mashah, près de Kalkiliya, et dans son jardin où les pacifistes avaient érigé une tente, a-t-on appris auprès des pacifistes et de source militaire israélienne. Ils ont décrété le secteur "zone militaire fermée", ont interpellé les pacifistes qui refusaient de quitter les lieux et démantelé la tente. 41 étrangers membres ou sympathisants du Mouvement de Solidarité Internationale (ISM) et six Israéliens ont été arrêtés. Les pacifistes, contactés par téléphone, ont indiqué qu'ils avaient été transférés dans deux autobus au poste de police de la colonie juive proche d'Ariel. Ils campaient sur place pour empêcher les bulldozers de l'armée de détruire une cabane du jardin pour y ériger une "clôture de sécurité". Le porte-parole de la police israélienne a indiqué que des poursuites seraient engagées contre certains manifestants pour s'être trouvés en "zone militaire fermée" et avoir tenté d'empêcher la construction de la "clôture de sécurité" en ce lieu. “Nous avons informé le ministère de l'Intérieur de l'interpellation d'étrangers" en vue d'une possible expulsion, a-t-il précisé. Israël a annoncé jeudi l'achèvement des travaux de construction du premier tronçon (140 km) de la ligne de sécurité érigée le long de la Cisjordanie et dénoncée par les Palestiniens comme un "mur de l'Apartheid" du fait qu'elle s'enfonce dans ce territoire occupé pour protéger des colonies juives. Destinée officiellement à empêcher des "infiltrations terroristes" en Israël, elle est constituée d'un ensemble d'ouvrages d'une largeur pouvant atteindre des dizaines de mètres, dont une clôture électronique, des pistes de patrouille, des fossés antichars et, par endroits, une muraille de béton de huit mètres de haut. Ce barrage a été déplacé dans le secteur de Mashah vers l'Est pour protéger la colonie juive d'Alkana, de sorte qu'il touche aux premières maisons du village. Ces dernières semaines, l'ISM, un groupe qui veut opposer une résistance pacifique à l'occupation israélienne des territoires palestiniens, a lancé une campagne agressive contre la ligne de sécurité. Depuis avril 2002, près de 60 membres de l'ISM ont été expulsés par Israël, selon ce mouvement. L'ISM a été classé sur la liste noire des autorités israéliennes qui l'accusent d'entraver l'action des forces de l'ordre. Iran Khatami “très inquiet” Le président réformateur iranien Mohammad Khatami s'est dit “très inquiet pour l'Iran” et a dénoncé le danger du fascisme, dans un discours devant une réunion commune du gouvernement et du parlement, a rapporté, hier, la presse “L'objectif de la révolution islamique n'était pas d'instaurer une vision fascisante dans la société au nom de la religion et de la révolution ni d'attaquer et mettre sous pression ceux qui ne partagent pas cette vision”, a-t-il dit dans l'un de ses discours les plus fermes des derniers mois. Selon lui, “aujourd'hui, le désastre est qu'on essaie, en se fondant sur une vision fascisante de la religion et de la révolution, de faire sortir le concurrent” de la scène politique. “Notre société est en train de devenir bipolaire, ce qui constitue un grand danger”, a-t-il ajouté affirmant que la “seule solution pour défendre l'islam, l'indépendance et la liberté est de jumeler religion et liberté”. M. Khatami a dénoncé deux groupes qui combattent ses réformes. “Le premier est constitué de ceux qui assimilent toute réforme du système à la contre-révolution et dont les méthodes ont été toujours rejetées par la population”, a-t-il dit, dénonçant les ultra conservateurs “qui utilisent les tribunes sacrées et les journaux pour dire que les projets de loi présidentiels ont été concoctés par les Etats-Unis et leurs valets dans le pays”. “Le deuxième groupe est formé de ceux qui pensent que la seule réforme est la suppression de la religion. Notre époque est celle du rejet des interprétations fascisantes et rétrogrades de la religion qui sont contraires aux réalités de notre temps”, selon lui. “Les projets de loi présidentiels sont un minimum pour changer le climat (politique) en faveur des droits du peuple”, a-t-il dit, en allusion aux textes visant à limiter l'emprise des conservateurs sur le pouvoir. “La condition indispensable pour préserver le régime de la république islamique est le renforcement du caractère démocratique et populaire du régime dans le cadre de la Constitution (...) avec tous ses instruments, comme la liberté d'expression et de pensée”, a-t-il encore souligné.