Loin, très loin du brouhaha de la ville de Luanda et le confort de l'hôtel continental, les joueurs de l'équipe nationale découvrent, par ce vendredi tropical, l'arrière-pays de l'Angola, en plein savane, la ville de Cabinda distante de 500 km de la capitale angolaise. Emmitouflée dans une immense forêt verdâtre et un long fleuve, Cabinda, théâtre demain de la rencontre des quarts de finale de la coupe d'Afrique des nations entre l'Algérie et la Côte- d'Ivoire, apparaît du coup comme un coin perdu de rase campagne, presque coupée du monde. Routes accidentées et sinueuses, maisons hétéroclites faites de zinc et de pierres de fortune, ornent un paysage à la limite sauvage qui contraste cruellement avec les bâtiments luxueux de Luanda. Une belle percée dans la nature où les bienfaits de l'urbanisation ne dépassent pas les confins de l'aéroport de Cabinda pour laisser vite la place à un vaste trou noir. Bienvenu dans le vide, dans le maquis illimité et dans la brousse infinie. Puis soudain, au milieu de nulle part, jaillissent des chalets modernes, un peu comme ceux qu'on voit depuis quelques années sur la route de Boudouaou. Une série interminable de villas, qu'on appelle communément ici le village de la CAN. C'est là où le camp de base des verts est planté. Une sorte de forteresse, protégée par des militaires armés jusqu'aux dents, qui servira pendant trois jours de quartier général pour les Algériens. Les coéquipiers de Mansouri y prennent du reste leur quartier aux environs de 16h, après un petit voyage d'une heure de temps par avion spécial de Luanda à Cabinda. Le temps de poser leurs valises et prendre leurs repères, les membres de l'équipe nationale s'affairent déjà à préparer le plan de travail sur place qui commence par une première séance d'entraînement, prévue hier à 19h30, dans le stade principal de Cabinda, théâtre de la confrontation de demain à partir de 21h. Une autre séance de travail est prévue aujourd'hui à la même heure avant l'instant de vérité. Emerveillés par un tel paysage sauvage, les joueurs de l'EN scrutent l'horizon avec curiosité et intérêt. Chacun y va de son commentaire, il est clair que le décor ne laisse pas indifférent. La population non plus ! Regroupés sur les trottoirs, les habitants de Cabinda, hommes, femmes et enfants se sont vite amassés pour saluer l'arrivée des verts dans une ambiance joviale, mais au milieu d'un dispositif de sécurité draconien. Le souvenir de l'attaque armée par les rebelles contre le bus de l'équipe du Togo, à la veille du démarrage de la CAN, est encore vivace dans les mémoires même si l'incident dramatique a eu lieu très loin du quartier général des algériens. Les consignes sont d'ailleurs strictes ; pas de mouvement improvisé, pas de récréation, les verts sont là pour disputer un quart de finale de la CAN et plier bagage tout de go. Le temps du tourisme reviendra !