Treize ans pour rendre vie et vitalité à un quartier meurtri et délaissé par ses habitants. Treize ans pour restaurer et réhabiliter le quartier d'Hébron en Palestine. Treize ans pour prouver que c'est l'homme qui fait la vie. Personne ne peut empêcher les humains de rire, de sourire et de respirer, même pas les armes. Mais les bulldozers si, puisqu'ils les rendent démunis en détruisant leurs maisons. La maison, notamment dans l'imaginaire arabe, est un refuge, un nid, une marque de l'identité, une empreinte, un souvenir, des secrets et même des histoires. Lorsque la maison est détruite, une part de soi vole en éclats, et l'homme déserte. C'est à peu près l'histoire du vieux quartier d'Hébron qui a atteint un état important de délabrement, ce qui a donc contraint les habitants de ce quartier authentique à partir. Mais après sa restauration entamée en 1996 et achevé en 2009, le quartier a retrouvé la vie avec le retour des Palestiniens à leur quartier, leur repère identitaire, leur part importante d'humanité. Pour nous conter cette extraordinaire aventure, l'Institut Cervantes a choisi d'organiser une exposition de photographique intitulée “Hébron : architecture identité d'un peuple”. Hébron et/ou “Al Khalil”, en Palestine, a retrouvé la vie grâce à sa réhabilitation, et donc, à la coopération. Les Palestiniens ont travaillé avec le comité de développement de l'Agence espagnole de coopération internationale au développement (qui travaille également en Algérie, notamment à Oran), pour rendre aux habitations en ruines, leur gloire d'antan. L'agence a tenu à garder le cachet authentique de la vieille ville et de prendre en considération les caractéristiques des bâtisses, car il ne fallait surtout pas transformer la ville et la rendre méconnaissable. Pari gagné puisque les photographiques qui ornent les murs de la salle d'exposition montrent que les habitants qui avaient désertés autrefois leurs habitations les retrouver ; elles montrent également que la vie a retrouvé son rythme et que les habitants d'Al Khalil [sur]vivent, mais dans de bonnes conditions, malgré les déchirures, la confiscation de la terre et Israël. Mercredi dernier, lors du vernissage, le directeur de l'Institut Cervantes, Francisco Corral, a expliqué qu'à travers cette exposition, il souhaitait “monter les travaux techniques mais aussi humains à Hébron”. De son côté, le directeur de l'Agence espagnole de coopération internationale au développement, Sergio Blanco, a déclaré que cette exposition montre la réhabilitation de la vieille ville d'Hébron. “Une ville qui était presque abandonné avec seulement 400 habitants avant sa réhabilitation. Mais après les travaux, nous sommes parvenus à une revitalisation de ce site historique, car la population a repris vie. La culture dans sa partie matérielle et immatérielle a été utilisée pour réhabiliter la vieille ville avec l'aide de l'Autorité palestinienne et malgré les restrictions d'Israël”, a-t-révélé. M. Blanco a ajouté que cette exposition fait escale à Alger dans un contexte intéressant puisque l'Algérie réhabilite ses vieux quartiers. “Cette exposition est une manière de montrer que même dans les pires cas, la réhabilitation est possible, et la coopération aussi”, a-t-il dit. Cette exposition, qui se poursuivra jusqu'au 28 février prochain, met en relief l'importance de la réhabilitation et de la restauration de vieux quartiers, notamment dans la construction de l'identité de l'individu. Réhabiliter son passé pour préserver sa mémoire collective et laisser une empreinte et un repère pour les générations futures.