Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé, hier, Paris à “s'assurer que toutes les personnes” se disant Kurdes de Syrie, découvertes vendredi en Corse, puissent demander l'asile et bénéficier d'un “examen équitable”. “Le HCR appelle les autorités françaises à s'assurer que toutes les personnes sollicitant la protection de la France puissent accéder à une procédure d'asile leur permettant de bénéficier d'un examen complet et équitable de leur demande”, indique la représentation en France du Haut-Commissariat dans un communiqué. Les 124 personnes découvertes vendredi sur une plage corse, un afflux sans précédent de clandestins sur cette île, ont été dirigées hier vers des centres de rétention pour clandestins dans les villes de Rennes (Ouest), Marseille (Sud), Toulouse (Sud-Ouest), Lyon (Centre-Est) et Nîmes (Sud), selon William Spindler, porte-parole du HCR en France. Le HCR semble s'inquiéter de ce placement en centres de rétention qui ne permet pas aux demandeurs d'asile de bénéficier d'un recours suspensif en cas de refus. Le président de France Terre d'Asile, Pierre Henry, s'est lui aussi inquiété de la rapidité avec laquelle les clandestins ont été placés sous le régime de la rétention administrative. Lorsqu'un clandestin est placé en centre de rétention, il peut déposer une demande d'asile dans les cinq jours à laquelle les autorités compétentes doivent répondre en 96 heures. Or, d'après M. Spindler, la période des cinq jours a commencé à courir à partir du moment où ils ont été hébergés vendredi dans un gymnase de Bonifacio, en Corse. “Je n'arrive pas à comprendre la précipitation du gouvernement dans cette affaire”, a confié M. Henry.