Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) n'est pas resté indifférent à l'expulsion, vers la Libye par les autorités italiennes dans la journée du mercredi 6 mai, de 230 haraga. Il n'est pas non plus resté indifférent à l'égard de la vague de tentatives d'immigration clandestine enregistrée ces derniers jours en Algérie. C'est pourquoi, souligne Pablo Mateu, le délégué général de l'UNHCR en Algérie joint hier par téléphone, la Commission européenne a été invitée mardi dernier - à partir de Genève - par António Guterres, le haut- commissaire pour les réfugiés, à étudier la possibilité d'organiser une réunion entre l'Italie, Malte, la Libye, l'UNHCR et d'autres partenaires dont l'Algérie. Une réunion qui a pour objet, précise Pablo Mateu, la préparation concertée d'une stratégie visant à mieux répondre aux mouvements de migrations irrégulières en Méditerranée. Dans une lettre envoyée mardi au vice-président de la Commission européenne, António Guterres a reconnu que « le HCR est conscient de la pression que font peser les migrations irrégulières sur l'Italie et d'autres Etats membres de l'Union européenne (UE) ». Le HCR considère toutefois que « des principes fondamentaux sont en jeu et que ces principes doivent servir de guide dans la réponse à de tels mouvements migratoires ». S'appuyant sur les dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le haut-commissaire estime que « la Charte des droits fondamentaux de l'UE garantit le droit de demander l'asile pour motif de persécution et que le principe du droit international coutumier de non refoulement exclut le renvoi vers des situations où la vie ou la liberté d'une personne pourraient être compromises ». Le défenseur des droits des réfugiés souligne que la garantie de l'asile demeure une responsabilité des Etats et que les activités du HCR ne peuvent pas être un substitut à ces responsabilités.