L'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA) a organisé, avant-hier, à Tizi Ouzou, une session extraordinaire de son conseil national. Le quorum n'étant pas atteint puisque la rencontre a rassemblé 62 membres sur les 147 que compte l'instance délibérante de cette organisation de masse, il a été procédé à l'installation d'un comité chargé de préparer une autre session du conseil national, probablement dans trois semaines. Le comité en question, à caractère horizontal, annule de fait la commission présidée par Tahar Kaïs, qui a remplacé Mohamed Madani, ancien secrétaire général auquel le conseil national avait retiré sa confiance. Les opposants à la fraction de Madani estiment qu'ils sont dans la légalité et que dès lors que le mandat du sixième congrès est expiré depuis presque une année maintenant, le secrétariat national ne peut revendiquer une quelconque légitimité. “Seul le conseil national peut parler au nom de l'organisation de la jeunesse”, estime-t-on à l'UNJA, un peu pour dénoncer les “manigances” de l'aile soutenant l'ex-secrétaire général. Ces “unionistes” qui se qualifient de “légalistes” dénoncent le travail parallèle que mène l'aile de Madani, dont certains membres sont âgés de 60 ans, estime un membre du secrétariat national présent à la réunion de Tizi Ouzou. “Nous voulons aller à un congrès réunificateur, mais cela doit passer par le conseil national qui reste, selon les textes de l'organisation, l'instance délibérante entre deux congrès”, nous dira un autre membre du conseil national. Depuis la destitution du Dr Belaïd lors des sixièmes assises nationales, en février 2004, dans le sillage du mouvement de redressement du FLN, l'organisation de masse de l'ex-parti unique vit au rythme de conflits ouverts, ne laissant pas de marge de manœuvre à l'action sur le terrain en direction des jeunes, qui ont visiblement d'autres chats à fouetter.