C'est à croire que leur histoire est appelée à demeurer commune ! Deux décennies après leur dernière confrontation à ce stade avancé de la compétition et un peu plus de deux mois seulement après leur double duel pour une présence en Coupe du monde, l'Algérie et l'Egypte se retrouveront de nouveau face à face dans une demi-finale qui sent d'ores et déjà la poudre. Hier, dans le stade Ombaka de Benguela, et à l'issue d'un quart de finale de haut niveau et qui a tenu toutes ses promesses en matière d'engagement, de technicité, de suspense et de réalisations, les Pharaons d'Hassan Shehata ont dompté les Lions camerounais et gagné, haut la main, le droit de retrouver l'Algérie à l'occasion de l'avant-dernier tour de cette 27e Coupe d'Afrique des nations. L'Egypte aura ainsi une nouvelle fois battu le Cameroun (3-1 après les prolongations), grâce à un début de prolongations foudroyant et un doublé de son capitaine Ahmed Hassan, à Benguela, et poursuit ainsi sa route vers les demi-finales de la CAN où les Pharaons retrouveront l'Algérie. Les Egyptiens, qui étendent à 16 matches leur record d'invincibilité dans le tournoi, rejoignent les Fennecs en demi-finale, jeudi à Benguela, deux mois après leur match d'appui pour la Coupe du monde remportée (1-0) par les Algériens, à Khartoum le 18 novembre. Il faut rappeler que ce match avait été précédé d'une agression contre la délégation algérienne à son arrivée au Caire le 12 novembre dernier lorsqu'un bus transportant l'équipe algérienne avait été attaqué à coups de pierres, et trois joueurs avaient été blessés. Quant aux Camerounais, ils échouent au stade des quarts de finale après une phase de poules peu convaincante. “Il est temps de les battre, avait pourtant lancé Eto'o. ça fait un certain temps qu'ils nous humilient”. Et ça continue. Le capitaine des Lions n'aura guère pesé, décrochant souvent, et s'illustrant seulement par un superbe raté dans un geste acrobatique à un mètre du but (99'). En s'inclinant, le Cameroun laisse l'Egypte affronter l'Algérie dans une affiche alléchante, qui tient déjà en haleine les supporters algériens et qui faisait déjà saliver tous les amateurs d'histoire à répétition et de sensations fortes dès l'annonce d'une possible confrontation entre les deux teams du football nord-africain. La mémoire encore lourde de l'historique défaite aux allures de drame national d'Oum Dorman, où de vaillants guerriers “verts”, portés à bras-le-corps par une dizaine de milliers d'inconditionnels qui ont pris d'assaut la citadelle rouge d'El-Merrikh dans une mission Coupe du monde, qui rappellera bien des souvenirs aux Fennecs nostalgiques, avaient brisé le rêve de plus de 85 millions d'Egyptiens, les Pharaons espéraient d'ailleurs en secret une revanche sur ce “bourreau algérien”. “Algériens ou pas, nous avons un objectif, à savoir celui de conserver notre couronne continentale et nous comptons bien tout faire pour battre l'Algérie, aller en finale, gagner de nouveau le titre africain et rendre encore plus heureux notre cher peuple qui, aujourd'hui, peut vraiment être fier de ses joueurs”, soulignait hier, sur un ton aussi déterminé que prometteur, le capitaine, double buteur et recordman des sélections, Ahmed Hassan, au sortir des vestiaires égyptiens. Mais quand bien même cette qualification au détriment du Cameroun d'Eto'o et compagnie aurait fait remonter en flèche la cote de l'Egypte chez les bookmakers et autres analystes des plateaux TV, dans le camp algérien, la confiance est tout aussi de mise, pour des considérations aussi sportives qu'historiques, conjuguées à un ascendant psychologique certain. Forts de leur statut de mondialistes, acquis avec la sueur du front et la chaleur du front populaire et payé au prix fort que peut représenter ce sang qui a coulé sur les bords d'un Nil scandaleusement altéré, les Verts comptent, pour leur part, bien rééditer leurs performances du 18 novembre dernier et gagner le droit de succéder, au palmarès africain, à leur historique rival footballistique. Question d'écrire un nouveau chapitre de leur histoire commune.