Les Verts vont affronter les Pharaons pour la 4e fois en l'espace de huit mois et la deuxième fois en demi-finales de la CAN après l'édition de 1980 au Nigeria. Cette année-là, les Fergani, Belloumi, Assad et autre Madjer, conduits par Khalef, avaient écarté de leur chemin les coéquipiers de Mahmoud El-Khatib. 30 ans après, l'histoire se répétera-t-elle ? Ce rêve vient de devenir une réalité puisque l'Algérie ou l'Egypte sera sous les feux de la rampe à Luanda le 31 janvier prochain pour l'ultime rencontre du tournoi. Mais tout le monde arabe craignait que ces deux représentants soient justement l'Algérie et l'Egypte qui, pour la quatrième fois en à peine huit mois, croiseront le fer dans une rencontre choc à enjeux chic ! Surtout que nul n'a oublié toute la tempête médiatique, la guerre des mots, les traumatismes et autres attaques orchestrées contre notre pays. Pour le compte de la première demi-finale du tournoi angolais, les faux frères algériens et égyptiens se retrouveront, donc, pour un nouveau duel explosif qui rappellera inéluctablement aux inconditionnels supporters des Verts, l'historique qualification à la Coupe du monde-2010, acquise avec le brio que l'on sait, à Oum Dourman, à l'issue d'un combat épique qui fait déjà partie de la légende footballistique algérienne. Forts de leur statut de mondialistes, grandement mis en confiance par leur sublimissime prestation face à l'archifavori ivoirien balayé finalement comme un fétu de paille et nourrissant plus que jamais l'ambition d'aller au bout et de replacer l'Algérie sur le toit de l'Afrique deux décennies après y être montée pour l'unique fois de son histoire, les hommes de Rabah Saâdane comptent d'ailleurs bien mettre à profit ces retrouvailles pour régler, une fois pour toutes, cette question de suprématie nord-africaine. Les coéquipiers de Madjid Bougherra auront surtout l'occasion de faire voler en éclats les interminables affirmations (ou plutôt affabulations) en série des Egyptiens qui ont consacré la grande majorité de leurs mass media pour considérer la qualification algérienne au mondial sud-africain d'usurpée et de prouver, si besoin est, sur le terrain de la vérité encore une fois, leur supériorité jamais démentie. Toujours sous le choc de leur élimination au Soudan et n'arrivant toujours pas à digérer que leur génération en or, double-championne continentale, des Aboutrika, Al-Hadary, Ahmed Hassan, Al-Sakka, Metaeb, Abd Rabbo et autres Zaki, Zidan et Al-Mohammadi ne jouera probablement jamais une Coupe du monde, les Pharaons aspirent, de leur côté, à une victoire pour l'honneur d'Oum Eddounia. Rassurés par leur force collective toujours aussi efficace dans ce genre de tournois continentaux à la faveur d'une leçon de réalisme administrée à des Camerounais surpris par tant d'audace et de réussite, les Egyptiens espèrent bien mettre fin à cette hégémonie algérienne en rencontres sur terrain neutre. Surtout que confortés dans leurs ambitions démesurées d'un troisième succès de rang en Coupe d'Afrique des nations et restant sur une impressionnante série de seize rencontres sans la moindre défaite, ironie du sort puisque la dernière en date remonte à la CAN 2004 en Tunisie face à l'Algérie d'Achiou, les protégés d'Hassan Shehata voient en cette prometteuse et indécise demi-finale l'occasion rêvée de surmonter leur traumatisme et d'exorciser le sort algérien ! De quoi pimenter encore plus ce classique nord-africain dont le vainqueur savourera voluptueusement ce succès au détriment de l'ennemi historique. l L'Algérie a déjà rencontré l'Egypte en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations. C'était lors de l'édition du Nigeria en 1980, où les Verts s'étaient imposés aux tirs au but 4-2. Le match s'était achevé sur le score de 2 à 2 après prolongations alors que le Pharaons menaient à la marque par deux buts à zéro. Ainsi, le hasard du football a voulu que ces deux équipes se rencontrent une deuxième fois à ce stade de la compétition, 30 ans après. L'histoire se répétera-t-elle comme en 1980 ? On le saura jeudi soir après le match.