Yamina, soucieuse de sortir du cadre des travaux ménagers, a demandé à son mari de lui acheter une vache et des poules et de prendre en charge leurs figuiers (une vingtaine d'arbres). “Nous vivions avec le salaire de mon mari qui ne suffisait plus à ma famille composée de quatre filles et trois garçons que je devais marier. J'ai commencé par la vente de lait de vache, de petit-lait et de beurre presque chaque jour, et cela me rapportait de l'argent. Ensuite, je prenais soin de mes poules qui me donnaient des œufs que je vendais aussi. En automne, je récolte les figues sèches et je les vends. Ce petit commerce m'a permis de marier mes filles et d'avoir mon propre argent”, nous racontera la bonne femme vivant dans une région de Kabylie. Elle nous relatera également son histoire. “Il y a quelques années j'étais considérée comme une esclave. Ma belle-mère m'a toujours exploitée. Je cultivais la terre, ramenais du bois, de l'eau de la fontaine, trayais les vaches sans bénéficier de rien. C'est le cas de toutes les femmes en Kabylie. Aujourd'hui, la majorité des femmes travaillent chez elles et exploitent leur métier contre une somme importante d'argent. Dans la plupart des cas, ce sont ces femmes qui aident le plus les maris surtout ceux au chômage.”