Ayant constaté que la provocation ne sert à rien avec les Algériens, les Egyptiens ont opté, cette fois-ci, pour l'apaisement par des paroles mielleuses, dans l'espoir d'endormir les coéquipiers d'Antar Yahia et faire baisser l'intensité de leur rage de vaincre afin que les joueurs de Hassan Shehata puissent prendre leur revanche et atténuer la déception de l'élimination du Mondial sud-africain. Plus de deux mois après la double confrontation du Caire et de Khartoum entre les sélections algérienne et égyptienne dans le cadre des éliminatoires jumelées du Mondial et de la Coupe d'Afrique des nations 2010, qui avaient souri aux protégés de Rabah Saâdane, la tension est de retour entre Alger et Le Caire, à l'occasion de cette demi-finales de la CAN. Changeant, apparemment, totalement de stratégie cette fois-ci, le régime de Hosni Moubarak, qui n'avait pas hésité la dernière fois à laisser ses médias s'attaquer à tous les symboles de l'Algérie, notamment ses martyrs et son emblème national brûlé par des avocats égyptiens, appelle à l'apaisement. Maintenant, il est question de fraternité entre les deux peuples dans toutes les déclarations d'officiels égyptiens. Abou El-Gheit, le chef de la diplomatie égyptienne, n'a pas hésité à reprendre langue avec son homologue algérien Mourad Medelci, pour éviter toute tension entre les deux pays à l'occasion de cette nouvelle confrontation sportive. Nombreuses ont été les déclarations d'autres dirigeants égyptiens, notamment sportifs, à l'instar de Hassan Sakr, le secrétaire d'Etat aux Sports, du président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, et du membre du comité exécutif de la Fédération internationale de football association (FIFA) et du comité exécutif de la Confédération africaine de football, Hani Abou Rida, versant dans le même sens, alors qu'elles étaient incendiaires avant les matches du Caire et de Khartoum. Il y a lieu de relever toutefois que ces appels sont, néanmoins, suivis de souhaits pour que la victoire soit égyptienne en fin de compte. C'est dire que le désir de prendre une revanche est plus que jamais présent. La déception de Khartoum n'a pas encore été digérée du côté du Caire. L'objectif de cette nouvelle tactique n'est que de calmer l'ardeur et la volonté de vaincre des Algériens, car, à bien analyser la manière de faire des Egyptiens, on s'aperçoit qu'il ne s'agit que de paroles sans lendemain. En effet, il n'y a aucun acte concret qui permette de croire en la sincérité du gouvernement égyptien. Si ce dernier voulait réellement que les choses rentrent dans l'ordre dans ses rapports avec l'Algérie, il aurait au moins renvoyé son ambassadeur dans la capitale algérienne pour montrer son désir de renouer sur de bonnes bases. Il n'en est rien, et c'est la plus grande preuve que ces déclarations de circonstances des responsables égyptiens ne sont qu'hypocrisie et n'ont aucun autre but que de nous induire en erreur. Et c'est là toute la différence avec les responsables algériens, qui se sont gardés, même pendant les moments où l'Algérie était l'objet des plus viles insultes en provenance du Caire, de répondre à la provocation ou de prendre des décisions hâtives au sujet des relations bilatérales. L'ambas-sadeur d'Algérie au Caire, Abdelkader Hadjar, qui est venu passer quelques jours de vacances avec sa famille, a rejoint son poste le plus normalement du monde, il y a quelques jours. À partir de là, il devient évident que la partie égyptienne, qui a vu son ardent souhait d'arracher des excuses algériennes rester lettre morte, semble opter pour une nouvelle stratégie à même de lui permettre de prendre sa revanche pour calmer la rue cairote, laquelle ne lui a pas pardonné la gestion de cette période jugée humiliante pour “Oum Dounia”.