Les praticiens et praticiens spécialistes de la santé publique perdent leur sang-froid et décident de durcir leur mouvement de protestation ouverte. Paralysant le secteur de la santé depuis cinq semaines, les médecins grévistes sont déterminés à investir la rue et cela à partir de mercredi prochain. “Nous allons observer une marche de l'hôpital Mustapha-Pacha à la présidence”, ont annoncé les représentants du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SBPSSP), lors d'un point de presse organisé hier au siège de l'UNPEF, à Alger. Décision irrévocable, les syndicalistes ont expliqué que “cette décision est motivée par la politique de la sourde oreille empruntée par la tutelle pour faire face à ce mouvement”. Les porte-parole des grévistes ont assuré que cette action sera observée dans toutes les grandes villes, à savoir Oran, Annaba, Constantine et Ouargla. Le mouvement de mercredi prochain sera le coup de starter pour d'autres actions qui seront menées par les grévistes, puisque des rassemblements vont être tenus devant le ministère de la Santé publique, le palais du gouvernement et la présidence. Les praticiens de la santé ont affirmé qu'ils sont prêts à faire sortir la protestation de son “cadre naturel” en assumant la responsabilité de leurs actes. “Nous allons investir la rue avec nos blouses blanches et si les forces de l'ordre veulent nous tabasser, qu'elles le fassent”, a clamé le Dr. Youcefi, président du SNPSSP. Pour sa part, le Dr. Merabat, président du SNPSP a renchéri : “S'il faut passer par la matraque pour améliorer la situation de la santé en Algérie, nous sommes prêts à prendre un tel risque.” Par ailleurs, les syndicalistes n'ont pas omis d'indiquer que “si les responsables voulaient résoudre le problème des médecins grévistes, ils l'auraient fait depuis longtemps”. Ils estiment que leurs revendications ne sont pas impossibles, car elles sont légales. “Nous ne demandons rien de plus que l'application des textes de loi”, a précisé le Dr. Youcefi. Il argumente : “Le quota des logements, le repos hebdomadaire et la prime d'intéressement sont des droits que la loi nous octroie et nous ne demandons rien d'autre que l'application des textes”. Et d'ajouter : “Les négociations concernent la mise en place d'une commission mixte pour l'élaboration du régime indemnitaire et la promulgation du statut particulier entériné entre les deux parties.” En outre, les syndicalistes ont réitéré leur refus du fait que le ministre de la Santé décide à leur place. Parallèlement, les représentants des praticiens grévistes sont revenus sur leur réunion avec la commission de la santé au niveau de l'APN, tenue mardi . À ce propos, ils ont certifié que la commission a légitimé leur mouvement tout en leur promettant de porter leurs préoccupations devant le Premier ministre et le président de la République. D'autre part, les praticiens grévistes ne ferment pas les portes de la discussion et garantissent qu'ils sont aptes à s'asseoir à la table des négociations pour “sortir la santé de cette impasse”. Concernant la protestation, les syndicalistes font observer que leurs adhérents sont aussi déterminés qu'au début. “La foule dense présente mercredi dernier à Mustapha-Pacha, pour crier son ras-le-bol, atteste de la détermination des praticiens grévistes à ne pas découdre avec la grogne jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications”, ont fait valoir les syndicalistes.