La population de la paisible ville côtière de Terga, dans la wilaya de Aïn Témouchent, s'est réveillée hier sur l'information faisant état d'incidents entre les ouvriers égyptiens et algériens à l'intérieur de la base de vie du site où se déroulent les travaux portant la réalisation de la future centrale électrique, d'une capacité de 1 200 mégawatts, et dont le projet a été confié en sous-traitance par Alstom à l'entreprise égyptienne Orascom. Signalons au passage que le chantier en question emploie quelque 413 ouvriers égyptiens et 1 787 Agériens. Dès les premières heures, la gendarmerie a bouclé le site sur plusieurs kilomètres. Ce qui a empêché la presse de faire son travail dans la mesure où l'accès lui a été interdit. Au niveau de la ville qui se trouve à quelques kilomètres, on parle déjà d'incidents qui ont éclaté entre les ouvriers des deux pays qui travaillent pour le compte d'Orascom, mais sans toutefois donner plus de précision. Que s'est-il donc passé ? Le va-et-vient incessant des ambulances et des camions-citernes de la Protection civile durant toute la matinée d'hier laissait supposer la présence de victimes et d'incendie. Du côté du site, c'est le black-out total. Cependant, selon des témoignages concordants, une bagarre générale a eu lieu au niveau des 12 chalets composés chacun de 24 chambres où résident les travailleurs. Après l'intervention énergique des services de sécurité arrivés sur les lieux quelques moments après, les deux camps furent séparés momentanément par la sécurité interne de l'entreprise. L'on déplore 34 blessés, dont 21 du côté des Algériens, parmi eux cinq dans un état très grave qui ont tous été évacués vers l'hôpital de Aïn Témouchent. Si les ouvriers algériens ont été victimes de jets de pierres, les Egyptiens par contre ont été pris sous le choc et donc leur évacuation vers les services sanitaires était devenue obligatoire pour un bilan médical seulement. Selon les mêmes témoignages, “cet incident a été déclenché vers 8h30 lorsqu'un ouvrier égyptien s'est présenté muni d'un sabre qu'il avait façonné pour des raisons bien déterminées dans un scénario préparé à l'avance avec l'aide de ses compatriotes”. Il faut dire que le moment choisi n'était pas fortuit, d'abord parce que c'est le week-end où le gros de l'effectif algérien se trouvait au repos hebdomadaire et, ensuite, c'est à cette heure-ci que l'on procède à la relève de la garde. Notre source enchaîne : “Après avoir commencé à provoquer l'un des Algériens avec le sabre, les provocateurs sont allés jusqu'à proférer des insultes en direction des femmes de ménage. Pis encore, car les pauvres femmes ont eu droit aux gestes les plus obscènes dans la mesure où nos “frères” égyptiens n'ont pas hésité à enlever leur pantalon sous les yeux effarés des Algériennes.” Devant un tel comportement, le groupuscule d'ouvriers nationaux qui était sur place, et malgré son effectif réduit, a décidé de réagir avec des jets de pierres à partir d'une colline mitoyenne. Les Egyptiens se sont alors acharnés sur les chalets en brûlant entièrement ceux portant les n°7 et n°12 qui abritaient les travailleurs des deux pays, et ce, avec tous les objets et autres équipements qui s'y trouvent. Notre source nous rappelle que toute la scène a été filmée à l'aide de portables et que les images ont été transmises aux services de sécurité. Un autre témoin nous fait savoir que certains agents égyptiens, en charge de la sécurité interne, se sont adonnés à un jeu de mots assez grave touchant directement la dignité de leurs collègues algériens. L'on nous apprend que ces provocations ont débuté juste après la rencontre jouée face à la Côte-d'Ivoire où les Fennecs se sont illustrés de fort belle manière. Le pic de ces bravades a été atteint après la large victoire des Pharaons décidée en coulisses et exécutée par le fameux arbitre béninois Codjia. En tout état de cause, même si le calme est revenu à l'intérieur de la base de vie de l'entreprise, ces incidents n'ont pas laissé la population de Terga indifférente car partout où l'on passe, c'est la même déclaration. En effet, tout le monde est unanime pour réclamer le départ de l'entreprise égyptienne qui n'est plus la bienvenue. “Son maintien risque de provoquer d'autres incidents dont personne ne mesurera les conséquences, nous fera remarquer l'un des citoyens, tant les Egyptiens continuent d'afficher leur arrogance”.