La fermeture des bureaux des organisations estudiantines est la cause principale de la manifestation. «Idara haggara...talaba chouhada... Hadjar sayazoul...», tels sont les slogans des étudiants ayant pris part, hier, à un mouvement de protestation organisé par l'Union générale des étudiants libres (Ugel) à l'université de Bouzaréah (Alger). En effet, ils étaient un peu plus d'une centaine d'étudiants qui sont venus crier leur ras-le-bol devant l'administration de la faculté des sciences humaines et sociales. Le motif de ce sit-in est la baisse du niveau universitaire des étudiants. Ces derniers imputent ce problème à la mauvaise qualité de l'encadrement et au déficit en matière d' enseignants. En plus, les chambres dans les cités universitaires sont pleines à craquer. «Nous sommes 7 dans une seule chambre!» s'exclame un étudiant. «La bouffe est immangeable!», renchérit un autre. Au moment où les manifestants haussent le ton, les agents de la sécurité ont cadenassé les portes de l'administration de crainte qu'elle soit prise d'assaut par les révoltés. «Comment pouvons-nous devenir des cadres alors que l'administration nous ferme ses portes!», lance un manifestant. Les protestataires ont soulevé également le problème de l'Onou (ex-Cous, transport) qui les abandonne à «des centaines de mètres de l'université. Ce qui est insupportable, notamment durant les intempéries», atteste un étudiant. De son côté, l'Ugel a indiqué que «plusieurs instituts n'ont pas commencé les cours. Ces derniers devaient démarrer le 24 du mois en cours». Cette organisation soulève également, dans un communiqué transmis à notre rédaction, «la dégradation du niveau universitaire des étudiants, notamment dans la filière des langues et de la bibliothéconomie». La même source dénonce aussi «les erreurs fréquentes dans les bulletins de notes, l'anarchie dans les inscriptions, ainsi que l'absence de lignes de transport, notamment à Bouzaréah, Kouba, Aïn Naâdja, Sidi Moussa, Boufarik...» Les manifestants dénoncent également «l'encombrement dans les cités universitaires, telles les cités d' Ouled Fayet et Beni Messous. Celles-ci menacent ruine», nous affirment nombre d'étudiants rencontrés au campus de Bouzaréah. Pour sa part, le doyen de la faculté des sciences humaines et sociales, Abdelhamid Arab, a indiqué que la raison exacte qui a motivé cette manifestation est «la fermeture des bureaux des organisations estudiantines. Cette mesure est prise suite à la décision du recteur de l'Université d'Alger». «Ces bureaux, au nombre d'un peu plus d'une vingtaine, se trouvent au sous-sol de l'université de Bouzaréah», a-t-il indiqué. Et d'enchaîner: «Les faits remontent à 3 ans, lorsque ces bureaux ont dévié de leur fonction. Il y a même des étudiants qui, ayant terminé leurs études, séjournent encore dans ces locaux.» Il a affirmé, par ailleurs: «Il y'aura des poursuites judiciaires contre ces individus.» A ses yeux, «ces étudiants protestataires sont manipulés par des organisations estudiantines». Et d'enchaîner: «Je ne règle que les problèmes pédagogiques parce que ce sont des tâches que je gère. Concernant les autres problèmes, ils relèvent des prérogatives du ministère de tutelle.» Le premier responsable de la faculté des science humaines et sociales a indiqué, en outre, qu'il a appelé les manifestants à discuter de leurs problèmes: «Mais ces derniers ont refusé de venir sous prétexte de l'absence du responsable du Cous.» Et de conclure: «Les bureaux de ces organisations estudiantines resteront fermés. Lorsque nous recevrons les PV d'installation, nous ouvrirons uniquement ceux des organisations agréées.»