Sur les 55 000 logements lancés dans le cadre des programmes 2001 et 2002, il ne reste que 8 000 logements environ. Ces derniers dont le taux d'avancement varie d'un site à l'autre seront livrés dans leur totalité au courant de cette année. Depuis quelques jours, le portail du siège de l'AADL dans le quartier de Saïd-Hamdine est quotidiennement pris d'assaut par une foule de citoyens. Ces derniers, se disant lésés dans leurs droits, réclament que justice soit faite. Qu'en est-il exactement ? Dans un entretien qu'il nous a accordé à ce sujet, Mohamed Khebache tient tout d'abord à lever les équivoques quant au fondement des réclamations jugées “alarmistes et exagérées”. Pour le premier responsable de l'agence, “il y a lieu de faire le distinguo entre ceux qui réclament leur logement alors qu'ils n'ont reçu aucune affectation sur un site de l'AADL et les souscripteurs retenus et qui disposent d'une affectation officielle. Pour cette dernière catégorie, nous rassurons tous les souscripteurs qu'ils seront logés dès que les programmes en cours de réalisation seront achevés. Il est vrai que certains programmes ont connu des retards pour des raisons qui restent indépendantes de la volonté de l'AADL et qui ont été expliqués à maintes reprises dans la presse nationale, mais nous réitérons que les 8 000 logements restants du programme global des 55 000 logements seront livrés aux citoyens liés à l'AADL par une affectation. Nous savons également que certains souscripteurs ont déjà payé la première tranche. À ceux-là nous disons aussi que c'est une question de quelques mois. S'agissant de la deuxième catégorie prévue, comme le confirme le document qui leur a été adressé, dans le programme futur devenu par la suite programme Cnep de 65 000 logements, il faut savoir que sa prise en charge ne relève plus de l'AADL mais de la Cnep. C'est une décision de l'Etat. Et si l'Etat déciderait de formules à venir, la priorité est, bien sûr, donnée aux anciens demandeurs”, explique le DG de l'AADL. Et de préciser que les responsables chargés de l'accueil “font de leur mieux pour orienter les plaignants mais, en revanche, il est demandé à ces derniers, afin d'éviter une situation d'anarchie, de s'organiser en désignant des représentants”. M. Khebache se refuse toutefois de commenter la nouvelle formule dite LPA, logement promotionnel aidé, considérant qu'elle reste pour le moment du ressort de la tutelle. Pour rappel, le logement promotionnel aidé est la nouvelle dénomination donnée aux programmes LSP et location-vente. Elle présente un certain nombre d'avantages aussi bien pour le souscripteur que pour le promoteur. Toutefois, cette formule ne sera en vigueur que pour les programmes futurs et ne concerne donc pas les programmes déjà lancés. La loi régissant cette dernière est en instance de promulgation. Sur un autre volet, le responsable regrette le comportement de certains citoyens qui, pour exprimer leur mécontentement, n'hésitent pas à traiter les agents de l'AADL de corrompus. “Je suis profondément outré par des allégations portant atteinte au sérieux et au dévouement du personnel de l'agence. Que ceux qui ont des preuves de ce qu'ils avancent les mettent en avant. C'est facile d'accuser les autres. On parle de tchipa, qu'on nous donne un seul nom. Ceci dit, je tiens encore une fois à rassurer tous les souscripteurs qui détiennent des documents justifiant leur affectation que tous les programmes inscrits dans le cadre normal seront livrés”, confie notre interlocuteur. À la question de savoir quel est le sort réservé à une partie des acquéreurs du site de Mahelma délocalisé en raison de l'implantation d'un grand projet d'utilité publique, le DG de l'AADL a fait savoir que ce dossier a été traité dans la transparence totale “avec l'affectation des familles concernées vers le site de Ouled Fayet”. Pour ce qui est des locaux commerciaux, source actuelle de désagrément pour les locataires de plusieurs sites, il est bon de savoir qu'il s'agit de biens de l'Etat que l'AADL est chargée de vendre pour compte par voie d'adjudication. Il se trouve que certains locaux n'ont pas trouvé acquéreur, d'où leur vacance actuellement. “Nous avons effectué la vente de gré à gré pour les organismes d'Etat à service public comme Algérie Télécom, Algérie Poste, Sonelgaz, etc.” Il faut noter à ce sujet que des locataires se sont souvent plaints de l'état de certains locaux transformés par des squatteurs en lieux de débauche et exploités par les délinquants et les toxicomanes pour s'adonner à leur vice favori, créant de la sorte aux paisibles familles un climat d'insécurité.