Pour protester contre l'“exiguïté des chalets”, des centaines de sinistrés de la ville de Bordj Ménaïel ont procédé au blocage de la RN12 reliant Alger à Tizi Ouzou, durant tout l'après-midi de jeudi dernier, au moyen de troncs d'arbre, de pierres et de pneus brûlés. Ce qui a exacerbé leur colère, c'est surtout le fait que ces mobiles homes qu'on est en train d'installer à Bordj Ménaïel ont déjà été refusés par les sinistrés de Réghaïa. “Trouvez-vous normal qu'on vienne nous ramener des chalets qu'on a refusés à Réghaïa ?”, s'indigne un jeune manifestant qui précise que ces chalets “n'ont pas les mêmes dimensions et que ce sont les plus exigus qu'on veut installer ici”. Et son camarade de renchérir : “Nous voulons être traités au même titre que nos homologues des autres zones sinistrées. Ni plus, ni moins.” Aussitôt arrivés sur les lieux, le wali-délégué, le maire de la ville et ses adjoints tentèrent de calmer les esprits, en vain. Les protestataire étaient intraitables. Au centre-ville, enveloppés par une immense couche de fumée dégagée par les pneus qui brûlaient sur l'autoroute, policiers et gendarmes ont eu toutes les peines du monde à canaliser le grand flux de véhicules. De gros embouteillages se sont formés à l'entrée comme à la sortie de la ville, et certains automobilistes ont mis plus d'une heure pour en sortir. Les barricades ne furent levées qu'à partir de 18h par les manifestants, mais avec la promesse de rééditer le coup en cas de non-prise en charge de leurs doléances. “Nous récidiverons autant de fois qu'il le faudra”, avertissent-ils. À noter que lundi dernier, c'étaient les sinistrés de Tidjelabine qui avaient bloqué durant toute la matinée le CW 152 reliant cette localité au chef-lieu de wilaya pour manifester leur colère contre “le retard pris dans l'installation des chalets et l'absence d'échéance pour leur relogement”. M. B.