Cette grève ouverte inquiète bon nombre de citoyens qui affluent vers les structures de soins au moindre symptôme grippal. Les praticiens de la santé publique ainsi que les praticiens spécialistes, relevant du même secteur, poursuivent aujourd'hui leur deuxième jour de grève illimitée. Entamé hier, ce débrayage a mobilisé le personnel médical de la Fonction publique, paralysant ainsi les établissements publics de santé de proximité (Espsp) et les établissements publics hospitaliers (EPH) à travers le pays. Contacté par nos soins, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Merabet, avance le taux de «85% de participation à ce débrayage selon nos représentants sur 37 wilayas à travers le pays». Et de poursuivre: «La jonction avec nos collègues, les praticiens spécialistes, nous a fait beaucoup de bien et là nous attendons un signe de vie de la tutelle.» De son côté, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le Dr Mohamed Yousfi, affirme que «dans certaines wilayas, la grève a atteint les 100% alors qu'elle a franchi la barre de 80% dans d'autres». Toutefois, la protesta ne semble pas inquiéter le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, beaucoup plus préoccupé par la pandémie de la grippe A et les préparatifs de la campagne de vaccination. Il y a lieu de noter que cette grève ouverte inquiète bon nombre de citoyens qui affluent vers les structures de soins au moindre symptôme grippal. En effet, la conjoncture est marquée par plusieurs décès de malades touchés par le virus H1N1 de la grippe A. Ce qui a laissé place à une psychose collective au moindre symptôme grippal. A ce propos, le Dr Merabet réitère ses assurances et affirme que «les médecins grévistes assurent le service minimum en dépit du débrayage. Autrement dit, ils assurent la prise en charge urgente et participeront à la campagne de vaccination contre la pandémie». En revanche, les consultations médicales et autres soins ne figurent pas dans le répertoire des urgences médicales. «La consultation médicale ne relève pas de l'urgence. Nous assumons nos responsabilités puisqu'on est en grève. C'est à la tutelle de régler cette crise», souligne le Dr Merabet. Selon une correspondance de la wilaya de Béjaïa, le mouvement des praticiens de la santé publique est suivi à plus de 70%. «Nous poursuivons toujours notre grève car la tutelle fait toujours preuve de mutisme», a indiqué hier le Dr Attik. Les principales structures hospitalières ont été touchées par le débrayage qui se singularise par le respect du service minimum et surtout «la participation à l'opération de vaccination contre la grippe porcine. Cette mesure a été décidée par le conseil national du Snpsp», a précisé le Dr Attik. Les médecins grévistes avaient, pour rappel, commencé une grève cyclique durant près de quatre semaines avant de passer à une nouvelle action, faute de réponse de la tutelle. Lesquelles revendications ne différent pas de celles des autres corps, dont celui des spécialistes qui entraient en grève depuis hier. Des doléances qui se résument en grande partie à la promulgation du statut particulier négocié avec la tutelle début 2008, l'ouverture des négociations sur le dossier du régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, ainsi que la reconnaissance du syndicat comme partenaire social à part entière.