Pour cette première entrée en matière africaine, la JSK a terriblement souffert hier après-midi au stade de l'Indépendance à Banjul où l'attendait de pied ferme cette coriace équipe des Forces armées gambiennes. Sur une pelouse en mauvais état et affreusement bosselée, les Canaris ont eu bien du mal à faire circuler le ballon et asseoir ainsi leur football habituel fait de déviations et de passes courtes même si le temps idéal qui règne en cette saison sèche au bord de l'Atlantique fut un avantage certain pour les Algériens qui, comme tous les joueurs maghrébins, redoutent la chaleur torride des pays du Sahel. Durant tout le long périple qui a conduit la formation kabyle d'Alger vers Banjul en passant par Casablanca et Dakar, le nouveau coach suisse de la JSK Alain Geiger n'avait pas cessé de mettre en garde ses poulains contre tout excès de confiance comme il les a surtout exhortés à entrer rapidement dans le match et de ne pas laisser de liberté de manœuvre pour l'adversaire du jour, afin de ne pas se laisser surprendre dans cette phase cruciale d'entame de match qu'on appelle habituellement le round d'observation. “Un match de football exige une concentration maximale et une vigilance absolue durant les quatre-vingt-dix minutes du début jusqu'à la fin et toute erreur de début de match peut coûter cher et chambouler n'importe quel dispositif tactique !” a tenu à avertir ses joueurs avec la rigueur qu'on connaît, désormais, chez le coach helvétique, qui a quand même accumulé en tant que défenseur international plus d'une centaine de sélections en équipe nationale suisse, ce qui est certainement une référence en soi en matière d'appréhension défensive. Une telle stratégie a exigé donc des camarades de Meftah de prendre le taureau par les cornes et de contrer la formation gambienne Dès le coup d'envoi sifflé par le referee marocain Abdellah Achiri, qui connaît bien la JSK pour l'avoir déjà arbitrée plusieurs fois en Coupe d'Afrique des clubs, la JSK jeta aussitôt toutes ses forces dans la bataille. Privés de leur nouveau meneur de jeu Echergui, blessé aux adducteurs et ayant déclaré forfait au dernier moment, les Kabyles optent quelque peu pour un schéma prudent basé sur un 4-4-2 assez souple et prennent aussitôt la direction des opérations pour se créer les premières occasions de but par Hamiti qui tire au-dessus (1') et Aoudia qui rate sa reprise de tête dans les six yards (8'). Pris de vitesse et de panique, les Gambiens opèrent par de longues balles et Monodo rate l'ouverture du score sur une reprise de tête qui passe à côté (15'), tout comme Fofana dont la reprise de tête trouve Hadjaoui à la réception (17'). Loin de se laisser impressionner par ce sursaut d'orgueil gambien, les Canaris continuent de jouer l'offensive à outrance, mais l'efficacité laisse à désirer du côté algérien puisque tour à tour, Hamiti par trois fois (20', 35' et 39') puis Aoudia (30') et surtout Yahia Cherif qui réussit un crochet dévastateur enchaîné d'un maître tir qui voit le gardien Seydou réussir une parade spectaculaire (36'). Ce ne fut que partie remise car après la pause, les Canaris assiègent littéralement le camp gambien et après une reprise de tête puissante de Aoudia captée par le gardien Seyadou (46'), Hamiti parviendra à ouvrir le score d'un maître tir des 25 m à la 46' et Aoudia l'imitera exactement de la même manière pour fusiller de loin Seydou (57') et confirmer par là même la supériorité des Algériens. Dès lors, il n'y avait plus de match et la JSK se contenta de gérer admirablement la suite des évènements même si Hadjaoui encaissa un but gag à la 85' de jeu en laissant une balle facile lui filer entre les… jambes (85'), alors que Aoudia aurait pu tuer le match à la 83' s'il n'avait pas raté sa reprise dans les six yards. Et c'est sur ce score de 2 à 1 que la partie s'achève en faveur des Kabyles.