“Nous avons déjà importé un million de tonnes de ciment, mais pas seulement puisqu'il y a aussi des privés qui importent”, a indiqué, hier, le ministre du Commerce El-Hachemi Djaâboub, sur les ondes de la radio Chaîne III. 70% du ciment importé, dira le ministre, vont directement aux entrepreneurs. “Aucun chantier ne souffre du manque de ce produit”, note-t-il. Selon le membre du gouvernement Ouyahia, “trois millions de tonnes de ciment seront importés incessamment pour faire face à cette situation”. “L'idéal serait de construire des usines en Algérie car même les prix de ce produit connaissent une flambée sur les marchés internationaux”, dira le ministre. Evoquant la flambée des prix des produits de large consommation, le ministre fera remarquer que “nous avons constaté que certains commerçants abusent et profitent de leur position dominante et les agents de contrôle assistent à ces pratiques et ne peuvent rien faire. D'où notre décision d'intervenir pour mettre de l'ordre dans cette activité”. Dans ce cadre, M. Djaâboub tiendra à préciser qu'“il ne s'agit pas de revenir aux années du socialisme, mais tout simplement d'avoir une corbeille de produits sur lesquels le gouvernement aura la faculté d'intervenir soit en fixant, soit en homologuant les prix et les marges bénéficiaires”. Et de noter qu'“il s'agit également de définir certains produits qui seront subventionnés en cas de nécessité”. Interrogé sur le projet de loi concernant la concurrence et les pratiques commerciales, le ministre expliquera que “cette loi libère le gouvernement et lui donne la possibilité d'intervenir pour que les prix soient plafonnés et les marges bénéficiaires limitées. Sans remettre en cause le principe de la liberté des prix, cela nous permettra de lutter contre les abus”. Interpellé sur le mécanisme de fixation des prix, le ministre dira que “la fixation des prix sera faite en concertation avec le mouvement associatif patronal”. Le ministre expliquera dans ce cadre qu'“il est fait obligation aux commerçants de respecter ces dispositions. Il y a des amendes, il y a même le retrait du registre du commerce temporaire ou définitif avec une demande éventuelle faite à la justice pour la radiation des gens qui n'auront pas respecté ces dispositions”. À ce sujet, le ministre dit souhaiter que ce projet de loi soit adopté avant le prochain Ramadhan. Interrogé sur le marché informel, le ministre dira que le gouvernement “est déterminé à éradiquer tôt ou tard le marché informel et à bannir les pratiques de monopole exercées par certains commerçants indélicats”.