• L'Algérie prévoit trois nouvelles cimenteries d'ici 2012. La filière ciment en Algérie n'est apparemment pas près, pour l'heure, de relever les défis tracés dans le programme quinquennal. En effet, la cherté et la rareté de ce produit entravent, selon Ahmed Bengaoud, président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) , le parachèvement des chantiers en cours et découragent toute initiative de nouveaux projets de construction. «La cimenterie de Meftah étant toujours à l'arrêt, pour des raisons techniques, perturbe quelque peu la production nationale. Le produit national est quasiment introuvable sur le marché», affirme-t-il. Ce qui laisse, conclut-il, le champ libre aux spéculateurs pour manipuler à leur gré le prix du ciment au marché noir. «Actuellement, au marché noir, le prix d'un sac de ciment est cédé à 800 DA», révèle-t-il, alors qu'il est vendu à la sortie de l'usine à 230 DA. De ce fait, les entrepreneurs se trouvent pieds et mains liés. «Pour poursuivre leurs travaux, les entrepreneurs sont obligés de s'approvisionner au marché noir. Ils ont beaucoup à perdre mais ils n'ont pas le choix. Quant au ciment importé, il ne faut pas trop y compter», poursuit-il. En fait, ajoute-t-il, des quotas de ciment sont bien arrivés en Algérie mais restent inaccessibles. «Le ciment est au niveau du port. Les entrepreneurs doivent attendre, chacun son tour, pour avoir leur de part de ce ciment. Ce qui signifie qu'ils doivent attendre entre un et deux mois pour s'approvisionner», dit-il. A ce propos, le ministre du Commerce, Hachemi Djaaboub a déclaré, hier sur les ondes de la chaîne III, que la crise du ciment n'a a affecté en rien les chantiers. Il rappelle le un million de tonnes de ciment importé, sans oublier le ciment importé par les privés. «70% du ciment importé vont directement aux entrepreneurs et aucun chantier ne souffre du manque de ce produit», a-t-il affirmé. Toutefois, il reconnaît que la crise actuelle affecte essentiellement les particuliers qui paient le sac de ciment entre 700 et 800 DA. Il conclura en annonçant l'importation incessamment de trois millions de tonnes pour faire face à cette situation. 400 millions de dollars seront dégagés à cet effet. «Mais l'idéal, ajoute-t-il, serait de construire des usines en Algérie. D'où la construction dans les deux prochaines années de trois nouvelles cimenteries», annonce-t-il. En revanche, fait savoir le président de l'UGEA, le sable est disponible sur le marché. «Il est disponible parce que les chantiers sont à l'arrêt. Sans ciment, que feront-il du sable ? Mais quand le ciment sera disponible, le problème du sable se posera à nouveau. Car les carrières ne produisent pas assez et ne peuvent pas répondre à la demande», assure-t-il.