Le pétrole et le gaz, richesses non renouvelables qui constituent la mamelle nourricière sacrée des Algériens, sont malheureusement en train d'être bradés. Les affaires de corruption qui viennent d'éclabousser le géant Sonatrach ont, quelque part, quelque chose de bénéfique. Ce scandale, car c'en est un, en plus des interrogations que le citoyen se pose et du degré des implications au sein des décideurs, renvoie à la politique énergétique menée par l'actuel ministre du secteur. Ce dernier maintient mordicus que sa stratégie est la bonne. Pour preuve, les réserves de change en surliquidités. Ce raisonnement trop facile ne va pas jusqu'au bout de la problématique. Pour un baril vendu, quelle est la part qui revient aux majors compagnies ? Et si le marché n'était pas aussi juteux jusqu'à en arriver aux empoignades, l'investissement étranger dans ce domaine connaîtrait le même sort que celui réservé aux autres secteurs. C'est à dire : rien si ce ne sont des promesses. Le pétrole et le gaz, richesses non renouvelables qui constituent la mamelle nourricière sacrée des Algériens, sont malheureusement en train d'être bradés, même si c'est au prix fort, à des pays émergents qui les utilisent à la vraie création de richesses (recherche, technologie, know how, emplois) qu'ils nous revendent clés en main. Nous avons, à vrai dire, une politique énergétique dont le seul à s'en vanter reste le ministre de tutelle après qu'il eut échoué dans la privatisation de ce patrimoine de tous les Algériens même si le nombre inconsidéré des concessions cédées le réconforte quelque peu auprès des multinationales. C'est presque une privatisation qui ne dit pas son nom. Nombre d'observateurs ont essayé de tirer la sonnette d'alarme à commencer par l'ancien Premier ministre, Ahmed Benbitour, qui se désolait de l'existence d'un peuple pauvre dans un pays riche. Effectivement, la rente pétrolière, expression entrée dans l'usage, ne profite pas à la création de richesses. On ne voit pas venir, par exemple, un tissu de PME/PMI autour de ces deux produits. L'aval a pris le devant sur l'activité amont et la vente du brut de façon déraisonnée amenuise rapidement les réserves et nous rend tributaires des produits finis que l'Algérie achète grâce aux recettes de ce même brut. Si cela était compréhensible dans les années 1970/80, il est aberrant que l'on continue aujourd'hui d'alimenter en énergie les usines étrangères qui fabriquent pour nous des produits finis, sans haute technologie, que l'initiative algérienne peut prendre en charge pour peu qu'on lui fasse confiance. O. A. [email protected]