La cour de justice de Tiaret a été, en ce début de semaine, le théâtre d'un mouvement inédit de protestation opéré par des dizaines de jeunes qui veulent se faire entendre suite à leur virement de leurs postes respectifs. En effet, désagréablement surpris, jeudi dernier, par cette décision prise, dit-on, par les hautes instances de l'appareil judiciaire, ces derniers, employés dans le cadre des différents dispositifs de l'emploi des jeunes, voire le CPE, l'IAIG…, ont assiégé, deux jours durant, le couloir du troisième étage de cette institution où se trouvent les bureaux du procureur général et de ses adjoints. “Nous exercions depuis plusieurs années au service de nettoyage, d'entretien, de l'administration et autres, avant de nous signifier, simplement et verbalement, notre exclusion sous prétexte qu'une bévue a eu lieu quelque part ailleurs”, nous ont indiqué certains protestataires venus rendre visite à la maison de la presse. “Il est malheureux, et même scandaleux, de nous voir chassés de cette manière après avoir consacré tant d'efforts, en travaillant plus qu'il n'en faut, dans l'espoir d'être recrutés officiellement dès l'ouverture de la nouvelle cour qui est en voie de finition”, soutiendra un jeune qui, en parlant de ses pairs, n'a pas omis de mettre en exergue le cas de cette jeune femme de ménage qui a vu ses attentes voler dans l'air après plus de dix ans de labeur. Autant de remarques et de gémissements que ces jeunes, 105 pour la seule cour de Tiaret et 300 à travers la wilaya, veulent véhiculer auprès de qui voudrait bien les entendre et prendre en charge leur situation qui est incontestablement des plus sensibles. Néanmoins, certains, du moins ceux reçus par le procureur général adjoint, nous ont relaté la version de ce dernier qui les a rassurés en leur promettant un placement par le biais des DAS, de l'Anem ou de la DEW. Une promesse non convaincante, selon leurs dires, dans la mesure où leurs espérances résident en cette administration qui aura à inaugurer prochainement une nouvelle infrastructure plus vaste pour laquelle, par ricochet, des recrutements son envisagés. Pour notre part, voulant avoir plus de précisions quant à cette situation, un niet “déguisé” nous a été affiché par le procureur général adjoint qui semblait n'avoir pas un minimum de temps à nous accorder. Quant à ces jeunes, ils interpellent les plus hautes sphères du pays, notamment le ministre de tutelle et le président de la République, d'intervenir en urgence pour éviter un drame social, comme ils veulent le préciser.