Les éliminatoires et phase finale confondues de la CAN et de la Coupe du monde ont créé une extraordinaire dynamique. Son impact dépasse le simple aspect sportif. Tout un peuple à présent fait communion avec sa sélection nationale et à travers elle, avec son pays, son histoire, son identité, ses us et coutumes. Il a pleine confiance en ce groupe qui lui a redonné espoir malgré une adversité sans scrupules. Le football déchaîne toutes les passions et peut permettre aussi tous les rêves. La voie ouverte par la sélection nationale oblige, cependant, à meilleur travail, meilleure maîtrise. Elle pousse à redoubler d'efforts. Il s'agit maintenant d'œuvrer mieux et davantage afin de mettre le football local au diapason de cette équipe. Pourquoi pas ? Notre sport le plus populaire se retrouve dans une sorte de croisée des chemins. Il dispose d'une composante professionnelle assez percutante. Mais, paradoxalement, elle n'est ni le reflet de la situation du football au pays ni la résultante d'actions locales généralisées lui ayant permis d'atteindre automatiquement, naturellement, ce niveau. En fait, et globalement, notre sport roi ne satisfait ni les objectifs de performance ni ceux de sport populaire. Il y a un monde entre cette sélection nationale, qui a démontré un potentiel fort appréciable, et le football tel qu'il est pratiqué et géré au pays. La question est maintenant de savoir s'il faut continuer à jouer sur deux paliers distincts. L'un avec une équipe composée majoritairement des meilleurs joueurs algériens opérant à l'étranger et désirant porter les couleurs nationales, l'autre avec une équipe composée de joueurs formés localement qui a maintenant sa propre Coupe d'Afrique. Une espèce de deuxième collège instauré par la CAF sur injonction de la Fifa. Une instance mondiale soucieuse de préserver les intérêts des grands clubs qui ont brandi la menace de créer leur propre championnat si elle continuait à empiéter sur leurs prérogatives de patrons et de créateurs d'un spectacle que s'arrachent à prix d'or les TV et bien sûr la publicité. La CAN pour locaux a déjà démarré. Mais à l'inverse de la première, celle des pros, elle ne bénéficie pas de la même audience médiatique ni de l'apport de riches sponsors et parrains. Il en résulte des problèmes d'organisation de la phase finale. Celle des professionnels rencontrant elle-même de grandes difficultés.