Les syndicalistes du Cnapest et de l'Unpef se disent peu convaincus par les déclarations de la tutelle. Ils maintiennent la pression en attendant des engagements. Le Snapest, pour sa part, continue sa grève. Le ministre de l'Education nationale multiplie les interventions pour régler les problèmes posés par les enseignants. Après la lettre adressée aux syndicats autonomes de l'éducation, et ses déclarations à partir de Tlemcen, M. Benbouzid a décidé d'inviter deux syndicats autonomes, à savoir le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), à des rencontres les 21 et 22 février prochains. Ces réunions syndicats/tutelle porteront sur le thème de la médecine du travail. À noter que ces réunions interviennent à deux jours du début de la grève de ces deux syndicats qui ont décidé de faire cause commune et de rentrer en action le 24 février. Selon eux, la crédibilité de la tutelle est “entachée” par de nombreuses promesses non tenues et des déclarations contradictoires des représentants du ministère. “Nous irons à ces rencontres. Si la tutelle avait l'intention de dénouer cette crise, elle n'attendrait pas que la base soit en ébullition pour réagir. À mon avis, les interventions du ministre sont destinées à manipuler l'opinion publique et à démontrer que le blocage se situe à notre niveau”, a déclaré hier M. Boudiba, chargé de communication du Cnapest. Il a souligné, par ailleurs, que le maintien ou le gel de la grève dépend des propositions des pouvoirs publics qui ont un délai précis pour répondre aux revendications des enseignants. Même son de cloche du côté du syndicat de l'Unpef qui se dit peu convaincu par les déclarations des responsables du ministère de l'Education nationale. “Notre vœu le plus cher est d'établir un vrai dialogue et d'arriver à un consensus qui satisfasse les enseignants lors de ces rencontres. Nos revendications ne concernent pas uniquement le régime indemnitaire, il y a également trois autres dossiers indissociables et sur lesquels nous ne céderons pas. L'heure n'est pas aux promesses, mais à des engagements ratifiés avec les syndicats autonomes et à leur concrétisation”, a affirmé M. Saïd Amraoui, chargé de communication de l'Unpef. Rappelons que les deux syndicats ont coïncidé leur grève avec la date symbolique du 24 février — anniversaire de la création de l'UGTA — pour entamer leur débrayage d'une semaine reconductible. “C'est au ministre de l'Education de trouver des solutions car les deux autres revendications, à savoir les œuvres sociales, ainsi que le dossier de la médecine du travail dépendent uniquement de son département”, ont noté les deux syndicalistes, tout en affirmant que la pression est toujours maintenue. Quant à la grève menée par le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, secrétaire général de ce syndicat, se dit toujours satisfait de l'adhésion au mouvement de protestation. À en croire ses propos, le taux de participation se situe entre 45 et 50% pour ce deuxième jour de débrayage. “Nous avons enregistré une nette amélioration pour cette journée. Plus de 25 000 enseignants sur 60 000 ont répondu favorablement à la grève d'une semaine reconductible”, a-t-il estimé.