Si l'Afrique fête cette année le cinquantenaire des indépendances avec le défilé prévu le 14 juillet prochain de 14 armées africaines sur les Champs- Elysées, c'est que la complicité de l'Occident dans une telle situation est établie. Coup d'Etat au Niger. Encore un dans ce continent africain qui n'a pas fini de payer le prix d'une construction, voulue biaisée et anarchique, de la démocratie. S'il est admis que les sociétés ne sont pas encore prêtes culturellement pour assumer l'ouverture politique, et ce, pour plusieurs raisons, il n'en reste pas moins que les pouvoirs en place ont toujours favorisé la violence pour s'imposer. Au Niger, le président renversé est arrivé au pouvoir à l'issue d'un coup d'Etat. Il le quitte par un autre. Autant dire que les systèmes politiques, encore sous la domination du parti unique, ont encore de beaux jours devant eux. Mais alors une question : pourquoi recourt-on souvent en Afrique au procédé des coups de force pour régler des situations politiques souvent complexes, alors qu'il aurait fallu gérer de façon à anticiper sur les événements afin d'éviter des imbroglios qui suscitent des réactions négatives de la communauté internationale ? L'Union africaine (UA) a décidé depuis plus d'une décennie, à l'issue du sommet d'Alger de 1999, de ne plus reconnaître les régimes issus des coups d'Etat. Or, depuis cette date, il y a eu plusieurs coups d'Etat et paradoxalement les responsables qui en sont issus continuent de siéger au sein de l'UA. En revanche, a-t-elle les moyens et le poids diplomatique nécessaires pour faire respecter ses décisions et mettre ainsi le continent sur les rails de la démocratie ? Rien de moins surtout que dans certains cas, l'UA hésite même à dénoncer publiquement les coups de force. Mais il n'y a pas que les régimes africains qui en portent la responsabilité. Si l'Afrique fête cette année le cinquantenaire des indépendances avec le défilé prévu le 14 juillet prochain de 14 armées africaines sur les Champs-Elysées, c'est que la complicité de l'Occident dans une telle situation est établie. Car ce ne sont pas tous les renversements qui sont dénoncés. Il y a ceux qui sont même inspirés, voire soutenus par la communauté internationale qui a démontré à maintes reprises sa mauvaise foi en n'hésitant pas à bafouer ses propres principes lorsqu'il s'agit de sauvegarder ses intérêts. Quant à la démocratie en Afrique, elle attendra. S. T.