Jeudi passé, la Maison de la culture de Tamanrasset a abrité la projection, en avant-première, de Tin Hinan. Réalisé par Rabie Benmabrouk, le film, un documentaire fiction, a tenté, 52 minutes durant, de revenir sur l'histoire, ô combien mystérieuse, de la “mère” de tous les Touaregs, à savoir la reine Tin Hinan. Ce film a bénéficié de l'aide du ministère de la Culture. Ce voyage dans le temps avait pour but de répondre à certaines questions, bien précises, qui ont servi de fil conducteur, voire de trame pour le réalisateur qui, malheureusement, n'a pu être présent à cette projection qui entre dans le cadre du Festival culturel international Tin Hinan – Abalessa des arts de l'Ahaggar (Fiataa). Sur le plan de la technique, le réalisateur joue avec l'image. Un mixe d'images animées (dessinées) et d'images filmées. Quant au plan contenu, dommage, il n'y pas eu de nouveauté. L'approche s'est basée sur les renseignements déjà existants. Ce qu'on connaît de la reine des Touaregs. Certes, l'initiative est louable. Il était plus que temps que l'on se penche un peu plus sur Tin Hinan et son tombeau à Abalessa. Région qui fut, jadis, son royaume. Toutefois, le spectateur reste sur sa faim. Il sort de la projection frustré, avec une foultitude de questions qui, pour la plupart, il ne trouvera pas de réponse. Car, que reste-t-il de cette femme dans une région qui se modernise ? On ne le sait pas. Ce qui nous frappe, c'est que des années après sa mort, son histoire est transmise de génération en génération, le plus fidèlement possible. Il vous suffit de questionner n'importe qui et vous aurez une réponse quasi identique : “C'est la reine de l'Ahaggar et ses habitants sont ses descendants !” À la fin de la projection, on avait l'impression que l'esprit de Tin Hinan était là, présent parmi l'assistance, dans la ville de Tamanrasset, dans tout l'Ahaggar !