Le «mythe fondateur» de la reine targuie Tin Hinan, a été revisité grâce à un documentaire de fiction, œuvre du réalisateur Rabie Benmokhtar, présenté en avant-première jeudi soir à la Maison de la culture de Tamanrasset. Ayant bénéficié de la participation du ministère de la Culture, ce film de 52 minutes avec un scénario coécrit par Mouloud Belarbi et Rabie Benmokhtar, «ne se propose pas de remplacer les études archéologiques et scientifiques», mais suit de bout en bout la légende de celle qui est considérée comme «la mère des tribus targuies». Le documentaire, dont la version originale est en tamazight targuie, a été une occasion, selon la fiche de présentation du réalisateur, de faire le point sur Tin Hinan, proposer des pistes d'exploration et susciter d'autres tentatives de recherches ainsi qu'un voyage entre le mythe, la légende et la réalité gravitant autour du personnage. Partant de la constatation que «l'imagination humaine s'est penchée sur l'énigme Tin Hinan et, partant, sur l'origine même des Touareg», et que la littérature, la poésie, le chant, la peinture et le cinéma se sont aussi emparés du sujet, le réalisateur a orienté son travail sur trois axes. Il s'agit, dit-il, des données sur le patrimoine touareg, des données des chercheurs scientifiques, et de l'influence du «mythe» Tin Hinan sur l'imagination des artistes et des intellectuels. Le documentaire qui recueille les propos de Touareg, revient sur les écrits, mêlant littérature, recherches scientifiques et historiques ayant traité de la légende de reine dont le nom «Tin Hinan», selon la version la plus répandue, est synonyme de la «voyageuse». Tin Hinan serait, selon cette version, venue s'installer avec ses accompagnateurs sur la terre d'Abalessa, aurait conquis les tribus déjà installées qui lui prêtèrent allégeance et de sa descendance sont issus les Aménokhal (chefs des Touareg). Tin Hinan a été médiatisée suite aux fouilles opérées en 1925 et 1933 sur le site d'Abalessa qui renferme le monument du personnage et dont le squelette se trouve actuellement exposé au Musée du Bardo à Alger.