Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a plaidé, hier à l'ouverture de la réunion informelle sur la révision des méthodes de fonctionnement du Conseil des droits de l'Homme à Alger, pour l'objectivité, l'indépendance du mécanisme avec le renforcement du rôle de son président et de son bureau. Devant les ambassadeurs des pays représentants dans le conseil relevant de l'ONU, le chef de la diplomatie algérienne a appelé à mettre le fonds du conseil au service des pays qui demandent une assistance technique. Reconnaissant l'importance du conseil et de ses mécanismes spéciaux, Medelci relève toutefois qu'ils renferment des imperfections et des incohérences qui sont, selon lui, “le résultat des compromis politiques qui ont été nécessaires pour parvenir à un consensus”. D'où l'impérieuse nécessité de les corriger. Il a plaidé, par ailleurs, pour l'organisation de rencontres officielles du conseil dans l'hémisphère sud. Cela d'autant plus que plusieurs pays membres ont enregistré, selon les évaluations, des avancées en matière des droits de l'Homme. “Les droits de l'Homme ne sont l'apanage d'aucune région du monde ou d'une quelconque culture ou civilisation génératrice exclusive de démocratie et de droits de l'Homme”, a-t-il dit, selon l'APS. Et d'expliquer que “les droits de l'Homme ne sauraient être des concepts forgés par un centre émetteur exclusif et universel pour être imposés à une périphérie, simple et passive consommatrice de valeurs et normes qui puisent, pourtant, leur force et leur pertinence dans la diversité de nos civilisations”. Civilisation d'où il va tirer ses arguments concernant le cas algérien en puisant dans le passé et l'exemple de l'Emir Abdelkader qui, en 1860, a sauvé les minorités chrétiennes et juives à Damas, tout comme la lutte de Libération a été menée au nom des droits de l'Homme. “Cohérents avec notre passé, nous n'avons cessé, depuis notre indépendance, de revendiquer ce même droit pour les autres peuples sous occupation étrangère”, dit-il. Ce qui justifie amplement des positions officielles algériennes de soutien systématique aux causes justes. Se placera-t-il enfin en défenseur du droit des pays en développement à avoir la qualité de partie prenante dans la problématique des droits de l'homme ? “Les situations de la moitié des Etats membres de l'Onu en matière des droits de l'Homme ont été passées en revue avec succès. L'effet d'émulation et la promotion des meilleures pratiques en la matière commencent à faire sentir leurs effets sur le terrain à travers le monde”, a-t-il conclu. Conclusion qui sous-tend sa proposition d'aller vers une réforme du conseil, des textes objet du consensus politique.