Les citoyens de la commune de T'kout au sud de la wilaya de Batna ont organisé une marche, dimanche dernier, dans leur localité au fin fond des Aurès. Ce fief de la rébellion amazigh a été complètement paralysé et ce suite au décès, encore un, de deux jeunes, âgés de 27 et 32 ans, atteints de la maladie mortelle de la silicose provoquée par la pratique du métier de la taille de pierre décorative. Le nombre des victimes de cette maladie passe à 58 rien que dans cette région, selon ses habitants. Les transporteurs, commerçants et élèves ont quitté leur lieu de travail et leur classe pour se rassembler devant le siège de la commune. Ils ont brandi des slogans de solidarité avec les victimes du “métier de la mort”, slogans qui donnent la chair de poule à l'image de ces trois orphelins dont le père a été fauché par la silicose: “Notre père a été tué par la silicose.” Les contestataires ont demandé le déplacement du ministre de la Santé dans leur région pour qu'il puisse s'enquérir lui-même de leur situation et qu'il reçoit lui-même leurs revendications dont la plus importante est la prise en charge des familles des morts de la maladie ainsi que des malades dans des structures sanitaires spécialisées. Pour rappel, le ministre du Travail et de la Solidarité nationale, Tayeb Louh, lors d'une visite à Batna en 2007 avait promis d'apporter des solutions à la situation de ces travailleurs qui pourront même impliquer l'Inspection du travail pour les concernés, rien n'a été fait depuis.