Le tribunal de grande instance de Paris vient de requalifier les faits reprochés à Jean-Baptiste Rivoire, journaliste de Canal+ dans l'affaire Didier Contant, en le condamnant pour violence n'ayant entraîné aucune incapacité de travail. Rina Sherman, la campagne de Didier Contant, nous a contactés, hier, pour faire part de sa décision de faire appel. “Avec mon conseil, nous avons décidé de faire appel, trouvant que cette condamnation (aussi importante soit-elle), doit être revue. Pour des raisons de droit, cette affaire a été jugée par un juge unique et en une seule matinée d'audience. La juge connaissait très bien le dossier. Elle n'a pas retenu la qualification de la préméditation, ni la partie civile des enfants de Didier Contant, ni la mienne”, se désole-t-elle. Le juge d'instruction avait, en première instance, retenu que “les faits ont été commis avec préméditation”. En janvier 2005, Rina Sherman portait plainte, en se constituant partie civile contre Jean-Baptiste Rivoire pour “violences avec préméditation commises entre les 5 et 9 février 2004” contre son compagnon, ex-rédacteur en chef de l'agence Gamma, décédé le 15 février de la même année en se jetant du 5e étage où résidait l'une de ses amies. À l'époque, Didier Contant venait de terminer l'un de ses nombreux articles sur la mort des moines de Tibhirine, apportant des témoignages sur l'implication du GIA dans ses assassinats. Il a fait l'objet d'une campagne de dénigrement et de déstabilisation, laissant entendre qu'il était à la solde des services algériens, de la part du clan hostile à cette thèse, dont Rivoire. Ce dernier avait fait un travail sur le même sujet, orienté plutôt vers la thèse de la responsabilité de l'Armée algérienne. Dans son témoignage devant le juge, José Mancescarron, directeur du Figaro Magazine à l'époque des faits, a affirmé avoir été appelé par Rivoire pour lui demander de ne pas publier le nouvel article rédigé par Contant, le qualifiant de personne suspecte et peu fiable liée aux services secrets algériens. Persuadé d'être “grillé” au sein de sa profession, Contant vit cet acharnement contre lui comme une véritable catastrophe professionnelle, soutiennent ses proches.