Trois cent cinquante kilomètres de côtes, vingt-huit plages autorisées à la baignade, des sites vierges et uniques en Méditerranée, des estivants chaque année plus nombreux, telle pourrait être “la carte postale” du secteur touristique d'Oran. Mais, concrètement, cette wilaya aux atouts certains a, pendant des années, connu un marasme faute d'investissements menés par des professionnels du secteur. Résultat, un manque criant en matière d'hôtellerie qui semble, ces cinq dernières années, avoir été comblé. “La wilaya d'Oran est aujourd'hui en tête de liste en matière d'investissements. Nous avons une cinquantaine de projets pour des hôtels. Ce dont nous avons le plus besoin, ce sont des hôtels de classes intermédiaires, c'est-à-dire 2, 3 ou 4 étoiles, pour développer un tourisme de masse !”, nous dit un responsable à la wilaya. À l'heure actuelle, le parc hôtelier comprend une centaine d'hôtels totalisant 8 000 lits, dont la plupart sont des hôtels urbains de moyenne capacité, soit 20 à 300 lits. En 2000, on dénombrait 24 hôtels classés et 48 non-classés. Seuls deux hôtels pouvaient afficher 5 étoiles, 1 seul 4 étoiles et 2 avaient 3 étoiles. Mais, la dynamique en matière d'investissements touristiques est surtout perçue sur la Corniche. En l'espace de 5 ans, les communes de Aïn El-Turck, Bousfer et El-Ançor ont vu naître 8 hôtels balnéaires. Certains sont beaucoup plus une sorte de résidence, des appartements loués à des familles essentiellement. Pour ce qui est des hôtels haut de gamme, le même responsable avance qu'Oran sera bien dotée avec, notamment, la réalisation de l'hôtel Sheraton, plus de 600 lits, l'hôtel Royal du groupe Mehri qui, une fois les travaux de rénovation et de restauration achevés, comptera 250 lits, mais également l'hôtel Chateauneuf dont la mise en vente a été lancée. Néanmoins, cette dynamique dont parle notre interlocuteur est quelque peu tempérée par le bilan du Calpi. Si cet organisme avance avoir retenu, depuis sa création, 63 projets avec la création de 4 117 postes d'emploi et des investissements dépassant les 42 milliards, la majorité n'a jamais vu le jour ! Des responsables du Calpi, nous ont parlé de trois projets seulement entrés en service et qui sont des minicomplexes implantés au niveau de la Zet de Cap Falcon et ayant permis la création de 66 postes d'emploi. 5 autres projets seraient en cours de réalisation pour 407 postes d'emploi. D'ailleurs, devant la non-concrétisation des projets, des mises en demeure ont été envoyées aux investisseurs détenteurs d'actes. Trop souvent, ces projets ont fini par des spéculations foncières. Ainsi, on nous signale qu'au niveau de la Zet de Mars El-Hadjadj, un projet d'hôtel qui remonte à 3 ans n'a toujours pas été réalisé. À la place dudit hôtel, se sont des camps de toile qui trônent, avec des tentes louées à 6 000 DA la semaine chacune ! Ce que les statistiques ne mettent pas en relief, ce sont les aspects liés à la qualification et à la qualité des services. Une commission, mise en place au niveau de la direction du tourisme et chargée de faire appliquer la réglementation en matière des nouvelles normes dans l'hôtellerie, effectue un travail d'information et de pédagogie à l'intention des gérants et directeurs d'hôtels. “Il faut aller vers un redressement progressif en matière de qualité et de respect des normes. À titre d'exemple, le gérant d'un hôtel doit impérativement avoir une formation en hôtellerie…”, nous dira la même source. Et de poursuivre : “Le tourisme doit devenir une industrie. Avec le plan de développement du tourisme, l'objectif pour 2010, à l'échelle nationale, est de drainer 75 milliards de DA d'investissements et 1,6 milliard de dollars de recettes !” La place d'Oran dans ce programme dépend, en effet, des investisseurs et de leurs qualité et niveau d'investissements. F. B.