Cela se passe à Negrine et Ferkane, deux localités situées à l'extrême sud de la wilaya de Tébessa qui disposent de paradisiaques palmeraies. Ici, les jeunes recourent de plus en plus à un ancien procédé pour se saouler. Un extrait des dattiers, le legmi. Avec des moyens rudimentaires, les jeunes remplissent les bouteilles et les jerricans avec du legmi, qui coule à flots, avant de “réserver” la cueillette en milieu anaérobique dans des caves aménagées au niveau des vieilles bâtisses du ksar. La solution sucrée se transforme, 24 heures après, en une véritable boisson alcoolisée prête à la consommation et surtout à la commercialisation. Le produit est exposé à même le sol à de potentiels clients de Bir el-Ater et de Tébessa, sachant que le litre de legmi frais se vend à 100 DA tandis que celui fermenté, le plus prisé par les jeunes, se vend à 70 DA, soit moins cher que le vin et la bière. À Negrine la majorité des jeunes s'adonnent au legmi fermenté, “une façon de s'arroser bio”. Plusieurs bâtisses, situées au milieu des oasis qui entourent le vieux ksar, sont transformées en véritable brasseries avec un décor tiré du moyen âge et où le legmi se sert dans des petites jarres en terre cuite fabriquées localement.