Le membre du gouvernement est revenu sur le crime dont a été victime Ali Tounsi, jeudi passé, en estimant que c'était là “une affaire entre deux personnes”. Il a certifié que l'auteur de l'assassinat est en vie, qu'il récupère physiquement et qu'il est entre les mains de la justice. S'il était loisible au ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Noureddine Zerhouni, de se dérober aux sollicitations des représentants de la presse nationale, hier, à la fin de la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire de printemps à l'APN, il ne lui était plus possible de rééditer l'exploit au Conseil de la nation. Pris d'assaut par les journalistes dès sa sortie de l'hémicycle du siège de la deuxième chambre parlementaire, le membre du gouvernement était bien contraint d'aborder avec eux l'actualité brûlante relative au crime dont a été victime, il y a quelques jours, le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi. Il a déclaré que c'est là “un crime qui a été commis sans témoins”, mais que “les faits sont clairs”. Il a précisé que l'enquête est entre les mains de la justice. “Laissons-la (la justice, ndlr) faire son travail, dans le respect de la totale transparence”, a-t-il certifié. Il a ajouté que l'auteur de l'assassinat de M. Tounsi est bel et bien vivant. “Il récupère sur le plan physique et il est sous le contrôle de la justice”, a indiqué le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il a confirmé, ainsi implicitement, les informations faisant état de l'audition, au début de la semaine, du colonel Oultache Chouaïb, celui qui a tiré cinq balles sur le patron de la police algérienne, provoquant sa mort tragique. Interpellé sur le mobile du crime, M. Zerhouni a soutenu que de son point de vue personnel, “c'est une affaire entre deux personnes”. Il a écarté, de ce fait, la thèse de l'acte commandité, en corroborant par là même la version officielle, donnée quelques heures à peine après le drame par le biais d'un communiqué diffusé par son département. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a rendu, en effet, public, jeudi dernier vers 14h, un communiqué dans lequel il a fait état de la mort de M. Tounsi et approximativement de ses circonstances. “Le décès de M. Ali Tounsi est survenu à 10h45, lors d'une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence, a utilisé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l'arme contre lui se blessant gravement”. Seul hic, il est avéré aujourd'hui que l'auteur du crime n'a pas tenté de se suicider après avoir commis son forfait, mais qu'il a été neutralisé par des éléments de la garde rapprochée du défunt. M. Zerhouni a annoncé, par ailleurs, que le nouveau titulaire du poste de directeur général de la Sûreté nationale “sera installé prochainement”. Il a tenu à ajouter : “Nous avons un nom”. Ce qui donne à croire qu'un consensus a été trouvé autour de la personnalité qui assumera la délicate tâche de remplacer Ali Tounsi à la tête de la police nationale. La mission est d'autant difficile de par la sensibilité du poste, mais aussi l'envergure du défunt DGSN qui a su, en quinze ans d'exercice, imposer son style et ses méthodes dans la gestion de l'institution. On lui reconnaît surtout, de l'avis de beaucoup de parlementaires rencontrés hier, son rôle dans la modernisation de la police, la lutte acharnée contre le terrorisme et la corruption dans les rangs de la police et le recrutement massif des femmes dont plusieurs ont accédé à des grades élevés. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a informé que les codes communal et de wilaya ont été examinés, en première lecture, au niveau du gouvernement. Questionné sur les prérogatives des élus locaux dans la passation des marchés publics au niveau des collectivités locales, il a rétorqué de manière assez ironique : “Vous ne pensez quand même pas que l'Etat distribue des deniers publics sans les contrôler.”