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Le 8 Mars se conjugue encore au temps des luttes
Malgré des petites avancées
Publié dans Liberté le 08 - 03 - 2010

Le code de la famille demeure un texte réducteur sur le plan législatif, faisant de la femme une mineure à vie, confortant ainsi une mentalité ambiante empreinte d'un “machisme” sans précédent avec une participation dans la gestion politique qui va à reculons.
Un après-midi de libre pour flâner ou assister à un gala, une fleur, un dîner ou peut-être une soirée en amoureux… Un petit tour et le 8 Mars s'en va, laissant la femme algérienne en proie à une situation des plus inextricables. Les amendements introduits au code de la famille demeurent de loin insuffisants pour prétendre à un meilleur traitement ; ils trouvent rarement application dans la réalité. La femme n'arrive toujours pas à s'imposer dans la société en tant qu'acteur jouant un rôle marquant dans la vie socioéconomique et ne suscite pas encore le respect et la considération auxquels elle ouvre simplement droit en tant qu'être humain.
Les quelques avancées réalisées, plutôt arrachées que concédées, l'ont été au prix de mémorables efforts et de sacrifices consentis au fil du temps.
Un jour, pas si loin lointain, un ami, versant dans l'humour noir, nous fit remarquer que celui qui a inventé la langue française ne devait pas beaucoup aimer la femme. Il nous fit parvenir ce montage linguistique pour étayer ses propos. “Vous les femmes ! Pourquoi dès que c'est UNE galère, c'est tout de suite au féminin ? LA pluie, LA neige, LA grêle, LA tempête, tout ça, c'est pour vous les femmes ! Nous les hommes, c'est LE soleil, LE beau temps, LE printemps, LE paradis ! Vous, vous n'avez vraiment pas de chance : LA vaisselle, LA cuisine, LA bouffe, LA poussière, LA saleté, LA balayeuse. Nous, c'est LE café dans LE fauteuil avec LE journal en écoutant ou regardant LE foot et ça pourrait être
LE bonheur si vous ne veniez pas semer
LA discorde et LA chicane. Pour retrouver LE calme, je crois que nous devrions laisser LE genre masculin décider. Vous pouvez regarder LA télé, mais nous choisissons LE poste. Même si LA télécommande vous appartient, nous avons LE contrôle. Mais ne voyez aucun sexisme là-dedans, oh non ! D'ailleurs, entre parenthèses, je vous signale que LE mot sexe n'a pas de féminin. On ne dit pas LA sexe mais bien LE sexe d'une femme. Par définition, LE plaisir est donc pour les hommes. Car si les préliminaires sont rapides, c'est qu'ils ne sont qu'UN préliminaire… Et en plus, dès que c'est sérieux, comme par hasard, c'est tout de suite au masculin. On dit UNE rivière, UNE mare d'eau, mais on dit UN fleuve, UN océan. On dit UNE trottinette, mais UN avion à réaction ! Et quand il y a UN problème dans UN avion, c'est tout de suite UNE catastrophe. C'est toujours la faute d'UNE erreur de pilotage, d'UNE panne d'essence, d'UNE mauvaise visibilité, bref toujours à cause d'UNE connerie. Et alors là, attention mesdames, dès que LA connerie est faite par UN homme, ça ne s'appelle plus UNE connerie, ça s'appelle UN impondérable. Enfin, moi, si j'étais vous les femmes, je ferais UNE pétition. Et il faut faire très vite parce que votre situation s'aggrave de jour en jour. Il n'y a pas si longtemps, vous aviez LA logique, LA bonne vieille logique féminine. Ça ne nous a pas plu, nous les hommes et nous avons inventé LE logiciel. Mais vous avez quand même quelquefois des petits avantages : nous avons LE mariage, LE divorce, vous avez LA pension, LA maison. Vous avez LA carte de crédit, nous avons LE découvert. Mais en général, LE type qui a inventé La langue française ne vous aimait pas beaucoup...”
Sur un long soupir, j'ai pensé alors que si seulement, pour nous autres femmes algériennes ça ne tenait qu'à ça. Force est de constater qu'aujourd'hui, plus que jamais, le combat s'estompe, la voix ne s'élève plus, ça chuchote à peine, le discours devient amorphe et appuie l'hypocrisie des officiels couronnée par le silence coupable d'une élite qui s'essaie à une cause sans en être réellement convaincue. Mais le plus grave demeure sans nul doute dans l'attitude même des femmes, de ces femmes qui souffrent en silence, qui se plaisent dans la servitude et se complaisent dans ce second rôle. À partir de 2004, le gouvernement adopte un projet de loi amendant le texte en vigueur depuis 1984, ce fameux “code de l'infamie”. Le nouveau code de la famille prévoit, entre autres nouvelles dispositions, le bénéfice du logement familial en cas de divorce pour la mère ayant la garde des enfants. À défaut, l'époux est contraint de lui assurer un loyer ou de la maintenir dans le domicile familial.
Une infériorisation codifiée
La nationalité de la mère mariée à un étranger peut aussi, depuis cette révision, être transmise à l'enfant. Mais il faut savoir aussi que l'homme peut se remarier (article 8 reconnaissant la polygamie) et que la femme peut se retrouver à cohabiter avec la seconde femme qui, à son tour, enceinte peut prétendre au domicile conjugal. C'est tout de même un comble que d'être magistrat, par exemple, et de se voir contrainte d'avoir un tuteur pour se marier, à quel âge que ce soit (article 11).
Combien de femmes se sont retrouvées à se battre contre la belle-famille pour demeurer au domicile familial après la perte de l'époux parce qu'il n'existe pas d'héritier mâle (articles 126 à 183, qui consacrent l'inégalité de l'héritage entre les hommes et les femmes) et la liste des aberrations n'en finit pas. Ces amendements dont il est question, en plus d'autres mesures, peuvent être perçus comme étant un pas important mais sont, en réalité, insignifiants tant que le code de la famille, ce texte réducteur, sévit. Ses effets sont aggravés par le “machisme” culturel de beaucoup d'hommes.
Il n'y a qu'en période électorale que les femmes sont courtisées par la classe politique : c'est le seul moment où les femmes algériennes sont sollicitées comme citoyennes à part entière, où on les amène à voter en leur faisant miroiter une hypothétique amélioration de leur condition par une révision du code de la famille. Depuis quelques années, d'aucuns considèrent qu'il est temps d'adopter le système des quotas pour garantir la participation de la femme dans
les structures de représentation et d'intégrer ce principe dans le code électoral.
À se demander d'ailleurs pourquoi cette recommandation est arrivée à faire aisément son chemin au Maroc et en Tunisie et trouva résistance en Algérie ! Quand bien même le système de quotas est aujourd'hui enfin constitutionalisé, il restera à faire admettre cette parité aux partis politiques… et c'est loin d'être gagné. Sur les 1 541 communes que compte le pays, seulement deux femmes sont actuellement maires, soit moins de 1% ; et elles sont 7% à l'APN et seulement 3% au Sénat. Personne n'est alors dupe devant de telles statistiques et au regard d'autres analyses sociologiques attestant de l'amère réalité.
Pour une simple déclaration de perte auprès d'un poste de police pour le carnet de famille, les autorités exigent que cela soit fait par l'époux et non l'épouse. Cet exemple anodin montre qu'il est temps, grand temps, que le sursaut intervienne pour mettre fin à cette longue nuit de discrimination.


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