Comme chaque année, la question des droits de la femme en Algérie revient sur le devant de l'actualité, comme partout ailleurs dans le monde, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, tous les 8 mars. Une opportunité idoine surtout pour faire le point sur les avancées et les manquements en cette matière. En Algérie, le débat sur les droits des femmes et l'égalité entre sexes n'a jamais cessé d'être remis sur le tapis, même s'il l'est de manière épisodique et ce, depuis plus de 20 ans. «20 ans barakat», sera ainsi le slogan de la campagne menée ces dernières années par de nombreuses associations féminines algériennes en vue de l'abrogation du code de la famille, qualifié par ces dernières d'«infamie». En 2004, le gouvernement adopte un projet de loi amendant le texte en vigueur depuis 1984. Le nouveau code de la famille prévoit, entre autres nouvelles dispositions, le bénéfice du logement familial en cas de divorce pour la mère ayant la garde des enfants. A défaut, l'époux est contraint de lui assurer un loyer ou de la maintenir dans le domicile familial. La nationalité de la mère peut aussi, depuis cette révision, être retransmise à l'enfant si elle est mariée à un étranger. Ces amendements, en plus d'autres mesures, ont été perçus comme étant un pas important par les associations activant dans le domaine des droits de la femme parce qu'ils s'imposaient depuis longtemps. Pour autant, elles estimaient la démarche insuffisante dans la mesure où elles ne réclament pas moins que l'abrogation «pure et simple» de ce texte. Ce dernier, reprochent-elles, étant réducteur pour la femme à laquelle il impose, entre autres, le maintien du tutorat même à la majorité. Aussi la bataille n'est-elle pas encore gagnée et les revendications des féministes devaient se poursuivre encore. A défaut d'une abrogation de ce code qui considère la femme comme étant une mineure à vie, cette dernière obtiendra un nouvel acquis avec les amendements ayant touché le texte fondamental du pays, lesquels amendements ont été approuvés par le Parlement le 12 novembre dernier. La nouvelle Constitution devrait, théoriquement et dans le chapitre les concernant, consacrer davantage de droits aux femmes ayant investi le champ politique en les encourageant à une meilleure présence dans les assemblées élues notamment. Car, en dépit d'une plus forte présence de la femme algérienne dans ce domaine, elle demeure peu présente dans les centres de décision et de responsabilité. Avec 7% seulement de députées à l'Assemblée populaire nationale (APN), la représentativité de cette dernière dans le Parlement est minime dans notre pays, contrairement à d'autres pays arabes, y compris nos voisins maghrébins. La classe politique est particulièrement interpellée pour favoriser l'émergence des militantes en dehors de sa seule base. Mais le plus grand acquis qui reste à arracher par les femmes algériennes, et c'est le moins évident pour elles, c'est celui des mentalités ambiantes chez leurs concitoyens qui rejettent, volontairement et de manière moins consciente, le principe de l'égalité des deux sexes dans la société. Aussi, en dépit des quelques avancées à l'actif des droits des femmes algériennes, ces dernières sont toujours sujettes à des attitudes machistes relevant… d'un autre âge.