Les étudiants algériens en France souffrent le martyre et se sentent désavantagés par rapport à ceux des autres nationalités, en raison du caractère simplifié de la loi du 24 juillet 2006 autorisant les étudiants étrangers à travailler. La non-modification des accords bilatéraux entre l'Algérie et la France, à ce jour, constitue un handicap majeur dans la vie estudiantine des Algériens. Leurs camarades d'autres pays rencontrent beaucoup moins de problèmes dans leur vie estudiantine en France. C'est ce que révèle une enquête d'un mensuel français. Le 24 juillet 2006, en effet, l'Etat français promulgue une loi destinée à “mieux réguler l'immigration, lutter contre les détournements de procédure et promouvoir une immigration choisie et une intégration réussie” et aider les étudiants étrangers en France “à voir l'obtention de leur titre de séjour facilitée”. Cette loi, qui supprime l'Autorisation temporaire de travail (ATT), véritable sésame que devrait demander tout étudiant étranger auprès de la Direction départementale du travail et de l'emploi (DDTE), s'avère une clé pour prétendre à une demande d'emploi en Hexagone. 59% d'entre eux travaillent pour payer leurs études, et le taux “horaire de travail autorisé passant de 50 à 60% de la durée de travail annuelle”. Saïd Mohdeb, doctorant en sciences sociales, vice-président étudiant de l'université Paris VIII et membre de l'Unef et de l'Union des étudiants algériens de France, affirme que “par le passé, le problème de l'ATT concernait tous les étudiants étrangers. Or, nous avons mené un combat dans ce sens avec l'Unef et 25 autres associations au niveau national en organisant, en 2006, les états généraux sur l'accueil des étudiants étrangers en France, au cours desquels l'une des revendications était précisément la suppression de cette ATT. C'était donc un acquis de taille pour tout le monde, sauf pour les étudiants algériens pour qui, malheureusement, et en raison de la non-modification des accords bilatéraux entre leur pays et la France, rien n'a changé. On est toujours soumis à l'ancienne réglementation, on est obligés de demander une autorisation de travail, et on est restreints à l'ancien taux horaire qui est de 18 heures 30 minutes par semaine au lieu de 21 heures pour les autres. On est toujours l'exception algérienne”. Marie Haeussler, adjointe de la directrice de la cité Internationale universitaire de Paris, affirme que “si j'avais une requête à faire, ce serait de changer l'accord franco-algérien”. Selon elle, c'est la première chose à faire pour mettre un terme aux souffrances des étudiants algériens en France. Autrement, contrairement aux idées reçues, la France n'a accueilli à la rentrée universitaire 2007/2008 que 25 394 étudiants marocains, 20 525 Algériens et 10 059 Tunisiens. Selon un rapport de l'Observatoire de la vie étudiante (OVE), il existe peu de statistiques sur la géographie des communautés étudiantes étrangères inscrites en France. “Le classement par nationalité s'avère sensiblement différent. Car, s'agissant des nouveaux arrivants, ce sont cette fois les étudiants chinois qui sont en tête, suivis de loin par les Marocains, les Algériens, puis les Tunisiens”, note le magazine. À titre de comparaison, rien qu'entre 2004 et 2005, le nombre d'Algériens a diminué de 31,1%.