Des centaines de personnes, venues des quatre coins de la wilaya, ont bloqué, hier matin, l'entrée principale du siège de la wilaya sis à Draâ El-Bordj, pour réclamer la restitution de leurs armes que l'Etat leur avait confisquées au début des années 1990. L'importante foule qui avait investi les lieux aux environs de 7 heures avait exigé que ses représentants soient reçus par le P/APW ou, à défaut, par le premier magistrat de la wilaya. “Nous sommes à bout. C'est la quatrième fois que je me déplace au chef-lieu de wilaya et, à chaque fois, on nous répond la même chose et on nous donne des promesses qui restent lettre morte”, nous confie un sexagénaire de la daïra de M'chedellah. En effet, les personnes avec qui nous nous sommes entretenus sur le lieu du rassemblement ont tenu à affirmer que leur revendication est des plus légitime. Il s'interrogent, par ailleurs, sur ce qui retient les responsables compétents à répondre favorablement à leur préoccupation d'autant que “dans plusieurs régions du pays, à Béjaïa, à Guelma et à Chlef, pour ne citer que ces wilayas, les fusils de chasse qui ont fait objet de confiscation ont pu être rendus à leurs propriétaires à la demande de ces derniers. Contrairement à ce qui se produit dans notre wilaya qui semble être bien particulière”, enchaîne un citoyen de Kadiria sur un ton ironique. De son côté, l'administration, notamment les responsables au niveau du cabinet du wali, a toujours tenu les mêmes propos et réitéré les mêmes promesses : “Nous vous promettons de transmettre vos doléances aux autorités compétentes.” Des engagements qui, au fil des jours, se sont avérés vains et sans aucune portée. En outre, cette attitude qu'adopte les responsables de la wilaya, à défaut de donner une quelconque réponse basée sur de réels arguments, n'est, en fait, qu'une fuite en avant. Les centaines de concernés promettent, quant à eux, de revenir autant de fois qu'il faudrait, jusqu'à ce que l'Etat et ses responsables daignent donner une réponse claire à cette question qui traîne en longueur depuis plusieurs mois. R. S.