L'association Nassima, établie à Blida, s'est spécialisée, depuis sa création il y a treize ans, dans l'accompagnement des personnes atteintes de cancer, plus particulièrement celui du sein. “Nous recevons des gens de toutes les wilayas, même les plus éloignées, qui viennent souvent avec une lettre d'orientation pour un bilan quand le cancer est confirmé”, explique M. Kara, son président. Les bénévoles de l'association servent de relais dans les hôpitaux, aux malades, majoritairement étrangers à la ville où ils doivent se soigner. Ils leur font gagner, par conséquent, du temps pour la prise de rendez-vous dans les services hospitaliers appropriés. “Nous leur offrons aussi l'hébergement et la restauration, pendant plusieurs jours jusqu'à un mois et demi pour ceux qui suivent des séances de chimiothérapie. Nous payons souvent les frais des bilans d'exploration et des examens, au profit des plus démunis”, ajoute notre interlocuteur. Il rapporte que le frottis (pour le dépistage du cancer du col de l'utérus) et la mammographie ne sont pas remboursés par la Caisse nationale de sécurité sociale. L'IRM, le scanner… le sont, mais à des taux insignifiants. “Beaucoup de gens abandonnent l'exploration par manque de ressources financières”, atteste-t-il. Quand ils résident dans des régions enclavées ou non pourvues de structures de soin spécialisées, le déplacement à la capitale ou autre grande ville se profile comme un voyage très cher. “500 personnes viennent régulièrement pour des contrôles, à Alger ou à Blida. Nous les hébergeons pendant 5 à 6 jours pour leur donner le temps de récupérer des forces avant et après la visite médicale”, affirme-t-il. Environ 3 000 concitoyens ont été pris en charge par l'association depuis sa naissance. “La demande est très forte. Cela nous fait mal de ne pouvoir s'occuper de tout le monde, par manque de places dans nos centres d'hébergement et par manque de moyens financiers.” L'association ne subsiste que grâce aux dons de particuliers. Ce n'est que ces deux dernières années qu'elle reçoit une subvention de l'APC de Blida. Pourtant, ses besoins financiers sont importants et ses projets ambitieux. “Nous possédons actuellement un véhicule de 12 places, qui assure le transport des malades sur l'axe Blida-Laghouat. Mon souhait est d'acquérir trois autres véhicules, pour pouvoir desservir d'autres destinations, ainsi qu'un fourgon mortuaire, car le transport d'un mort d'une wilaya à une autre suscite de gros tracas pour la famille”, énumère M. Kara, qui dit vouloir ouvrir aussi un centre d'accueil d'une capacité plus grande et avoir un local pour aménager un centre de dépistage. “Ce sont mes projets. Ils seront réalisables si l'Etat nous aide”, termine-t-il.