Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a profité de la cérémonie de clôture de la session de formation de 5 semaines, qui a concerné 103 chefs de sûreté de daïra, tenue à l'Ecole de police de Châteauneuf, pour rendre un hommage à M. Ali Tounsi, déclarant en revenant sur son assassinat que “le défunt frère nous a été ravi d'une manière subite et inattendue”. Sur le parcours de M. Tounsi à la tête de la Sûreté nationale, M. Zerhouni indique qu'il a accepté “la lourde responsabilité de diriger la DGSN dans des conditions très difficiles au moment où certaines personnes fuyaient la responsabilité”. Il ajoute qu'il a accompli sa mission en faisant de la défense de l'Etat de droit une préoccupation majeure. Le ministre de l'Intérieur a tenté implicitement de démentir les différends qu'il aurait eus avec le défunt, les derniers mois précédant son assassinat, tel que rapporté par certains journaux, qualifiant M. Tounsi, connu sous le nom de guerre de Si El-Ghouti de “frère d'armes”. “Nous avons, moi et Si El-Ghouti, rejoint l'Armée de libération nationale (ALN) le même jour. Nous nous connaissions depuis 35 ans. Nous avons eu une seule préoccupation : l'intérêt et la défense de la nation”, a affirmé M. Zerhouni. Et d'ajouter : “Notre seul but était l'indépendance de l'Algérie pendant la Révolution avant que nous ne nous attelions l'un et l'autre à l'édification du pays.” Cette sortie médiatique intervient après la polémique qu'ont suscitée ses déclarations sur l'assassinat du DGSN. Le ministère de l'Intérieur, a, en effet, rendu public un communiqué dans lequel il avance prématurément la thèse de “l'acte de démence” suivi d'une tentative de suicide de l'assassin du défunt DGSN. Il récidive ensuite, en réduisant cette affaire à un conflit “entre deux personnes”. Une déclaration choquante pour la famille Tounsi qui a répliqué par un communiqué dans lequel, elle précise que le défunt “a été assassiné froidement, lâchement et en toute conscience dans son bureau de la direction de la Sûreté nationale, alors qu'il s'apprêtait à tenir une réunion avec les directeurs centraux. Il est mort "debout", en patriote au service de l'Etat, dans le cadre de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes”. À l'adresse de l'assistance composée de hauts responsables de la Sûreté nationale, ainsi que du DGSN par intérim, Abdelaziz El Affani, nommé récemment par M. Ali Tounsi directeur central de la police judiciaire, le ministre a exhorté les responsables de ce secteur à faire preuve “davantage de disponibilité aux fins de consolider la crédibilité de ce corps auprès de la population. La République attend de vous encore plus d'efforts et de vigilance, car même si le terrorisme a baissé d'intensité, il est toujours là. Aujourd'hui, le pays retrouve une stabilité et nos citoyens sont en droit d'exiger de nous plus de sécurité”. M. Zerhouni rappelle que “les services de police se présentent parmi les premières façades de l'Etat exposées à l'opinion publique et l'ensemble de l'Etat peut être jugé sur la manière dont vous assumez votre responsabilité” en guise de consignes à ce corps qui reste dirigé par un intérimaire. M. Zerhouni ne promet pas aux cadres de la police la nomination rapide d'un nouveau DGSN.