M.Zerhouni a rappelé le parcours de 35 ans qu'il a effectué avec le défunt. La disparition de Ali Tounsi, ancien directeur général de la Sûreté nationale, continue de susciter des réactions dans les plus hautes sphères de l'Etat. Jeudi à Alger, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Noureddine Yazid Zerhouni, a rendu un vibrant hommage au défunt. «Ali Tounsi a accepté, durant les années 1990, la lourde responsabilité de diriger la Dgsn dans des conditions très difficiles au moment où certaines personnes fuyaient la responsabilité», a rappelé M.Zerhouni, à l'occasion de la cérémonie de clôture d'une session de formation des chefs de sûreté de daïra. Laquelle session s'est tenue à l'Ecole supérieure de police de Chateauneuf. Homme fort de l'Etat, Yazid Zerhouni a donné la mesure de la perte que constitue la mort de Ali Tounsi. «Le défunt frère nous a été ravi d'une manière subite et inattendue», a regretté le ministre. Pour la circonstance, il a choisi le moment et le lieu. En effet, l'Ecole supérieure de Chateauneuf constitue un symbole fort. Elle représente la phase de modernisation irréversible dans laquelle est inscrite la Police nationale. Cette modernisation a été imprimée par Si El Ghaouti. «Frère d'armes», c'est ainsi que M.Zerhouni a qualifié l'ex-Dgsn. Ce dernier a retracé le long chemin qu'ils ont effectué ensemble. «Nous avons, Si El Ghouti et moi rejoint l'Armée de libération nationale (ALN) le même jour. Nous nous connaissions depuis 35 ans. Nous avons eu une seule préoccupation: l'intérêt et la défense de la nation», a affirmé M.Zerhouni. Pour faire le point, il a fait une digression sur l'Histoire. Et celle récente de l'Algérie ne manque pas d'enseignements. Sur ce plan, le ministre de l'Intérieur a retracé le long combat du peuple algérien pour l'indépendance. C'est dans ce chapitre qu'il a inscrit le parcours effectué par Ali Tounsi. «Notre seul but était l'indépendance de l'Algérie pendant la Révolution avant que nous nous attelions l'un et l'autre à l'édification du pays», a-t-il affirmé. Dans cette optique, Si El Ghaouti s'est consacré à adapter le fonctionnement de la police aux normes internationales. Nommé Dgsn en 1994, Ali Tounsi a joué un rôle prépondérant dans la réinstallation de la sécurité, notamment, dans les milieux urbains. Pour maintenir cette dynamique, le ministre a exhorté les hauts responsables de la Sûreté à s'inspirer de l'exemple du défunt dans l'exercice de leurs fonctions. «Les services de police se présentent parmi les premières façades de l'Etat exposées à l'opinion publique et l'ensemble de l'Etat peut être jugé sur la manière dont vous assumez votre responsabilité», a-t-il lancé à l'adresse de l'assistance. Cette dernière était composée de hauts responsables de la Sûreté nationale, ainsi que du Dgsn par intérim, le commissaire divisionnaire de police, M.El Affani Aziz. Pour rappel, M.El Affani a été nommé Dgsn par intérim quelques jours après le décès de Ali Tounsi. Agé de 55 ans, l'intérimaire est titulaire d'une licence en droit et d'une post-graduation en droit pénal. Il cumule une longue expérience dans les rangs de la Sûreté. Sa nomination vient couronner 28 ans de service. Durant sa longue carrière, il a exercé pendant 20 années comme responsable dans les services opérationnels. De 1995 à 2002, il s'est distingué dans la lutte antiterroriste. Ainsi, il a gagné ses galons dans des zones où culminait le terrorisme. Les groupes terroristes occupaient des régions sensibles telles qu'Alger, Jijel et Boumerdès. Sa nomination répond au souci de maintenir la cohésion dans les rangs de la police. L'assassinat de Ali Tounsi le 25 février dernier a fait l'effet d'un séisme. Hauts responsables, partis politiques, organisations associatives et anciens compagnons de lutte se sont succédé pour rendre hommage à Si El Ghaouti. «Le décès de M. Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale, est survenu lors d'une séance de travail, au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence, a utilisé son arme et a blessé mortellement le colonel Ali Tounsi», a indiqué un communiqué du ministère de l'Intérieur, publié le 27 févier, soit deux jours après le drame. Cette version a suscité une grande polémique. Pour lever toute équivoque, M.Noureddine Yazid Zerhouni a précisé que le décès de l'ancien Dgsn constitue une énorme perte pour l'Etat.