Le départ de Charles Taylor vers l'exil au Nigeria après avoir abandonné lundi la présidence du Liberia, a été unanimement salué par l'Onu, les Etats-Unis et l'Union européenne. Le président américain George W. Bush s'est félicité de son départ, le qualifiant de “pas important vers un avenir meilleur pour le peuple du Liberia”. “Les Etats-Unis travailleront avec le peuple libérien et avec la communauté internationale pour parvenir à établir une paix durable après plus d'une décennie de bouleversements et de souffrances”, a déclaré le président américain depuis Denver (Colorado, Ouest). Washington a positionné trois bâtiments de guerre bien en vue de Monrovia. Selon le porte-parole, le départ de l'ancien président était "essentiel" pour rétablir les espoirs de paix dans ce pays en proie à la guerre civile depuis 1989. Washington est satisfait que la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), les Nations unies et les Etats-Unis aient “réussi à assurer une transition constitutionnelle pacifique” à Monrovia. La présence des navires américains au large de la capitale libérienne est “un message fort” adressé aux parties en conflit au Liberia, selon un responsable de la Défense américaine à Washington. Les Etats-Unis ont toujours indiqué qu'une éventuelle intervention américaine devait avoir comme préalable le départ de Charles Taylor. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a également salué la démission de Charles Taylor dont il “espère” qu'elle “pourra enfin marquer le début de la fin du long cauchemar du peuple libérien”. M. Annan a aussi demandé à tous les pays membres de l'Onu “de fournir toute l'assistance qu'ils peuvent au peuple libérien pour rétablir la paix et la sécurité, notamment en contribuant à la force multinationale autorisée par le Conseil de sécurité”. La Commission européenne s'est, elle aussi, félicitée du départ de M. Taylor, y voyant un geste de “bon sens” pour tenter de mettre un terme à la guerre civile. “C'est une décision qui paraît aller dans le bon sens pour arrêter les violences et arriver à une solution au Liberia”, a déclaré un porte-parole de l'exécutif européen. Mais Bruxelles a toutefois jugé “prématuré” de s'avancer sur l'aide éventuelle pour le Liberia alors que l'UE était dans l'attente lundi soir du retour d'une mission d'experts communautaires dépêchés à Monrovia pour “évaluer la situation”. “Le Canada s'est également réjoui du départ de Charles Taylor”, le qualifiant de “signe d'espoir pour le Liberia, ses habitants et l'ensemble de sa région”, dans un communiqué officiel diffusé lundi. En Afrique, la Sierra Leone voisine du Liberia, a estimé que le geste de M. Taylor était un “développement bienvenu”. Nucléaire Mission d'inspection de l'AIEA en Iran Des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se trouvent depuis lundi en Iran où ils doivent rester jusqu'à jeudi, a indiqué mardi à Vienne le porte-parole de l'agence onusienne, Mark Gwozdecky. Ces quatre experts en mesure de sauvegarde nucléaire "tentent d'obtenir des autorités de Téhéran des explications sur la nature du programme nucléaire iranien, notamment en ce qui concerne les activités d'enrichissement du combustible nucléaire”, a ajouté le porte-parole. Les inspecteurs se livrent parallèlement à des activités d'observation sur des sites nucléaires où ils effectuent des mesures, des échantillonnages et des prélèvements d'eau, de terre et d'air pour déceler des traces d'éventuelles activités nucléaires clandestines, a-t-il encore précisé. Les prélèvements vont être analysés dans un laboratoire de l'AIEA à Seibersdorf, au sud-est de Vienne, qui dispose d'instruments capables de détecter des particules de l'ordre du picogramme (un millionième de millionième de gramme), a également expliqué M. Gwozdecky. Si les analyses devaient révéler des "ultra-traces" d'isotopes radioactifs susceptibles d'avoir servi à la fabrication d'une bombe atomique, des échantillons "aveugles" (non identifiés) seront envoyés pour confirmation dans des laboratoires en France, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon et en Russie, a-t-il précisé.