Le chef de la diplomatie américaine, Colin Powell, a écarté, jeudi, toute idée d'un abandon des accusations de crimes de guerre contre le président libérien, Charles Taylor, pour l'encourager à partir en exil, insistant pour qu'il soit jugé. "C'est une inculpation que nous comprenons et que nous soutenons", a déclaré M. Powell devant la presse. "Si M. Taylor quitte le Liberia, comme nous souhaitons qu'il le fasse rapidement et qu'il reçoit asile au Nigeria, cela n'aura rien à voir avec son inculpation. Celle-ci sera une affaire entre M. Taylor et le tribunal sierra-léonais." Le secrétaire d'Etat américain a ajouté que les accusations pesant contre le président libérien pour son rôle dans la guerre civile qui a ravagé la Sierra Leone durant onze ans et les atrocités commises alors "nécessitent clairement qu'il comparaisse devant ce tribunal". "Le président (George W. Bush) a dit que Charles Taylor doit quitter le Liberia. Nous devons voir des actes, pas des mots", a déclaré de son côté Claire Buchan, une porte-parole de la Maison-Blanche, lors d'un point de presse à Crawford où le président américain passe ses vacances. M. Bush avait répété mercredi que le président libérien devrait quitter le pouvoir afin de permettre une solution pacifique du conflit qui déchire le pays. Taylor, qui a promis de quitter le pouvoir lundi prochain, réclame maintenant l'abandon des poursuites judiciaires engagées contre lui par le tribunal spécial pour la Sierra Leone le mois dernier, qui l'a inculpé et émis un mandat d'arrêt international, pour son rôle dans la guerre civile dans ce pays voisin du Liberia. Les avocats du président libérien sont intervenus devant la Cour internationale de justice de La Haye pour demander de casser la procédure judiciaire sierra-léonaise.